CARNET DE BUDAPEST – Toussaint 2008

Changement de programme : puisque les Bains Kiraly sont exceptionnellement ouverts aux hommes et aux femmes nous pourrons aussi visiter dans le quartier la Colline des roses et le Türbe de Gül Pacha situés dans les environs. Un programme turc le jour où les Catholiques ont fermé leur porte n’est pas pour me déplaire !

Tram 2 puis 4-6 jusqu’à Margit Hid et juste à proximité sur Margit Korüt, un petit autobus bleu 91 grimpe en épingles à cheveux serrées au flanc de la Colline des Roses escarpée. Autant Pest est plat, autant les collines de Buda sont pentues. Nous découvrons un quartier cossu où les belles villas sont cachées dans des jardins arborés. L’automne donne un aspect somptueux avec tout l’or des feuilles. Dans l’autobus, pour une fois, les gens sont bien aimables. Un Monsieur nous demande si nous comprenons l’Espagnol. Il propose de nous emmener au Türbe. Nous déclinons son offre préférant flâner et faire des photos. Je lui montre les appareils-photos pour qu’il ne se vexe pas.

Une rue pavée, bordée d’escaliers, descend tout droit vers Fränkel Leo utca,( rue des bains Lukacs et du tram 17 que nous connaissons bien).. Elle a un cachet campagnard avec les mauvaises herbes qui poussent entre les pavés, les pommes écrasées tomées d’un jardin en surplomb. Une dame arrache par poignée l’herbe et ramasse les pommes. Elle a sans doute des lapins.

Le Türbe de Gül Pacha se trouve juste à côté sur une esplanade au bout d’une rue appelée drôlement Turban. Il domine toute la ville. Malheureusement, il est fermé pour rénovation. On se contentera de regarder l’enceinte entouré d’un péristyle de colonnes blanches Art déco, le petit mausolée de pierres portant sa coupole de métal étamé, la fontaine des ablutions et le mur décoré de faïence d’Iznik (ma passion). Gül pacha (le père des roses) était un derviche Bektâchî ayant participé à la conquête de Buda au temps de Soliman le Magnifique. La légende raconte qu’il aurait introduit les roses à Buda. En son honneur, un sentier descend vers Margit Korüt en traversant une roseraie en terrasse où nous faisons une courte pause.
Pour acheter le déjeuner, je prends le tram 4-6 qui traverse le pont. De l’autre côté, j’ai repéré MacDo. C’était bien inutile d’aller si loin. Au métro, une gargote vend des gyros et des sandwiches appétissants ainsi que des viennoiseries.
Aux bains Kiraly, le jour de la Toussaint, la journée est mixte, le service minimum. Des garçons en blanc ont remplacé les femmes aux allures d’infirmières. Ils nous serinent à plusieurs reprises :
– « avez-vous bien pris un maillot de bain et une serviette ? ».
En effet, on ne distribue ni tablier ni drap aujourd’hui. C’est l’heure du déjeuner, il n’y a pratiquement personne : deux touristes français, un vieux monsieur qui erre, visiblement hagard, deux hongrois qui préfèrent les pièces chaudes, hammam, sauna et piscine à 40°
la piscine octogonale est à nous ! Je nage avec délice en bravant l’interdiction (je ne lis ni l’Allemand ni le Russe, encore moins le Hongrois). Pour éviter la monotonie, j’alterne chaleur et fraîcheur (relative : 32° tout de même). Je pars flotter dans la petite piscine rectangulaire. Celle à 26°C me paraît glacée. Il faut passer quelques minutes au sauna pour l’affronter. Vers 2H30 les gens commencent à affluer, deux magyars XL me donnent l’impression de remplir complètement le bassin (qui déborde de toutes les façons en permanence). Un peu plus d’une heure à mijoter à 38°C, nous quittons la coupole. On nous rembourse 1000forints ce qui met la baignade à 6€ chacune.








