voyage en car vers Nha Trang sur l’Open Tour

CARNET VIETNAMIEN

marché flottant sur le Mékong

4heures du matin,  je remets le masque et les bouchons d’oreilles (pochette-cadeau d’Air France sur le vol Paris-Cotonou). L’ hôtel, Liberty 3 est situé sur une artère bruyante et très éclairée. Même la nuit, les véhicules klaxonnent sans arrêt.

5H50, réveil. Les valises  bouclées à 6H10.

6H30 petit déjeuner, surtout des fruits. Les plats chauds  sur les réchauds à alcool sont à peine tièdes, la soupe figée.

7H départ à pied vers le Café Hahn

7H30,première installée dans le car, au premier rang, vue panoramique. Qu’attend-on ? Des retardataires s’installeront encore à 8H30. Enfin, le car s’ébranle, pour aller…au bout de la rue, faire un premier tour de quartier. Il manque quelqu’un. Puis à la station service, puis, à la gare routière. On embarque encore des passagers à 9 H.

La circulation est dense, la sortie de HCMV, interminable. Nouveaux quartiers :des barres de quinze étages, des tours de 30. Les immeubles sont neufs, certains inachevés. La nationale 1 est bordée de toutes sortes de constructions sur une cinquantaine de km. Des villes se succèdent avec d’énormes églises de ciment, le clocher souvent séparé, d’innombrables bancs alignés à l’extérieur pour la messe.

Le long de la route, des garages, des échoppes sous des tôles plus ou moins rouillées, des marchandises diverses. Nous ne trouvons la campagne qu’après le premier arrêt-pipi sur une aire de service des cars vers 10H30. Le car roule à 50 km/h avec des pointes à 60, jamais plus .

Les bornes kilométriques,  les mêmes qu’en France, portent des indications lointaines Hanoi 1700km, Hué 807km. La ville la plus proche est Pham Thiet dont nous n’avons jamais entendu parler. Le car passera-t-il par Dalat et les hautes montagnes ? Ou suivra-t- il la côte ? Sur le bord de la route, des vendeuses de fruits sont installées devant des pyramides de ramboutans hérissés de piquants mous orange à rouge. Leur pulpe ressemble à celle des litchis,  en moins parfumée.  Je  reconnais les hévéas à leurs cicatrices sur les troncs. Je n’en avais encore jamais vus. Au sol, du manioc ou autre chose pas un cm qui reste nu. Du vert partout.

Les deux voies du milieu sont pour les autos,  deux autres voies sont réservées aux motos. Les paysans utilisent le bas côté pour faire sécher de longues feuilles qui deviennent très blanches et dont ils font des bottes. Peut-être des feuilles de canne ? Des collines pointues se profilent dans la brume. Les rizières sont vert fluo exactement comme la carte postale du Vietnam tel que l’on l’imagine, avec des paysannes aux chapeaux coniques.

Près de Pham Thiet : nouvelles cultures. Des plantes grasses poussent verticalement sur de gros poteaux de granite, puis, retombent en parapluie très fourni: plantes du fruit du dragon à l’écorce rose fuchsia et à la forme bizarre. La fleur jaune est très décorative. Toute l’activité agricole tourne autour du fruit du dragon que l’on récolte dans de gros paniers ronds. Sur une moto, on en charge quatre ou cinq paniers. Dans le port de Pham Thiet,  bateaux de pêches, très colorés.

Le bus a quitté la Route Mandarine pour la route côtière. Arrêt déjeuner à Mui Né dans le restaurant du Café Hahn, l’entreprise qui gère l’Open tour. Peut être le déjeuner est il compris dans le prix du ticket ? D choisit un sandwich-club et moi une soupe de fruits de mer. Une vietnamienne assise à notre table a commandé du riz frit aux fruits de mer sentant l’ail qui me fait envie. La soupe est fade. Côté plage, des resorts, des bungalows, plus ou moins luxueux, plus ou moins bétonnés. De l’autre côté, des dunes spectaculaires. 200km séparent Mui Né de NhaTrang. Au moins 4 heures de route. Le car a perdu les trois quarts de ses passagers à Mui né. Le chauffeur se permet des extravagances sur la route côtière (80 km/h, virages coupés). Nous retrouvons le Vietnam de carte postale avec ses rizières et ses sommets bleutés. Je m’assoupis .

La nuit tombe quand nous arrivons à NhaTrang.

Nha Trang : villas Bao Dai

NhaTrang by night

Le chauffeur du  taxi nous mènant aux villas Bao Dai, parle foot.  Nous : « Zidane bad ! », lui: « Thierry Henry, Vieira, bons joueurs, et Platini aussi. ». A la réception de l’hôtel Bao Dai, personne ne nous attend. Nous n’avons pas de vouchers.

Je sors le « Roman » concocté par l’agence Nostalsia puis mon passeport. L’hôtesse reconnaît mon nom. Une  réservation a bien été faite. La dame ouvre la villa. Notre chambre n’a pas de fenêtre. Une vitre communique avec l’entrée si bien qu’il faudra fermer les rideaux. Nous sommes anéanties. Nous attendions beaucoup de ces villas au décor enchanteur et nous voici dans un placard ! Pour une nuit ce serait parfait, mais nous restons trois jours. D laisse éclater sa colère bien que tous les livres l’interdisent, recommandant de rester zen dans toutes les circonstances. Si notre interlocuteur perd la face – nous prévient–on – la situation ne peut qu’empirer. Pour couronner le tout, deux cars ont apporté une cargaison d’estivants installés en rond autour d’un feu de camp. Un animateur, avec un micro et des baffles géants, organise une sorte de « Jacques à dit » géant. Tout le monde lève le bras droit, avance d’un pas, frappe dans les mains…cela fait beaucoup de bruit. Sur la plage, il y a karaoké. Comme la voie est occupée par le feu de camp, le porteur ne prend pas les valises. C’est complet !D explose à la réception. J’essaye de négocier une autre chambre. Demain, peut-être, se libérera une chambre avec vue, mais il faudra payer un supplément. L’hôtesse n’ose pas prendre d’initiative. Elle parlera plus tard à sa chef.

Je retrouve D descendant les marches du restaurant, d’excellente humeur. La dame du restaurant parle français. On nous apportera le dîner dans la chambre, des fruits de mer : calamars sautés aux légumes et calamars au caramel, soupe de crabe aux asperges. La soirée se termine mieux qu’elle n’avait commencé.

CNN  retransmet en direct la séance à l’ONU concernant l’intervention d’Israël au Liban. L’Ambassadeur d’Israël justifie longuement l’entrée de Tsahal au Liban en citant un parlementaire libanais « la Syrie a donné les ordres, l’Iran les armes, le Liban n’est pas capable d‘empêcher le terrorisme ».