
La petite route débouche vers Acharavi. Le sable de la plage d’Almiros est tantôt fin, tantôt grossier sur des kilomètres. Quelques maisons basses sont posées ça et là. Impression de calme. Première baignade : sur cette plage ouverte sur la mer, une vague roule son écume blanche. Je reviens chausser mes sandalettes : une dalle de grès par endroits fissurée borde la plage. . Je suis un peu méfiante: le sable en suspension cache le fond,et ne m’aventure pas loin. La longue plage invite à un autre plaisir : la marche là où se brise la vague. Je pourrais marcher des kilomètres.
L’étape suivante est prévue à Agios Spiridonias. On s’égare. La circulation sur la route côtière est très dense. Motos, quads, 4×4 et même autobus bouchonnent dans les villages.
Nous avions rêvé, comme à Ithaque d’une taverne de plage où nous aurions dégusté gyros, calamars ou souvlakis entre deux baignades. Soit els criques sont profondes, petites et sauvages soit les beaux restaurants à chichis colonisent les quais des marinas. La foule nous agace. Les pétarades des motos et des bateaux nous fatiguent. Il faut se battre pour passer, reculer, ma œuvrer et les places de parkings sont rares. Si on voit une boulangerie qui vend des feuilletés, c’est impossible de s’arrêter. Et on finit par se retrouver coincées dans un embouteillage.
Impression qu’on s’est trompées de vacances, qu’on a choisi la mauvaise destination. Corfou a atteint un point de saturation insupportable ; Les petites criques sont inabordables faute de parking. Nous déjeunons debout sur un coin de plage sous l’œil soupçonneux de la dame plagiste qui espérait qu’on louerait des lits. Les bateaux à moteur rendent dangereuse la baignade. J’ai acheté des chaussons aux épinards. Nous aurions peut être trouvé des calamars à emporter dans la taverne voisine. Le pique-nique est raté.
Je me suis découragée trop vite. Cinq minutes plus tard nous découvrons la petite plage de Houhoulo à l’ombre de deux eucalyptus géants bordée de beaux rochers blancs en bancs minces feuilletés. Pas d’installations. Une famille est à l’eau avec masques et tubas, un monsieur d’un certain âge est assis sur le bord de l’eau. C’est bien calme. L’eau est limpide. Les fonds rocheux sont intéressants. Je traverse la baie et longe les rochers. Cette jolie baignade fera oublier la déception du pique-nique.
Non loin de là, la plage de Gialiskari est bien cachée. Il faut laisser la voiture en haut dans les oliviers Seul bémol, les bateaux à moteur à louer qu’il faut surveiller.
Il est déjà 16 heures. Nous avons envie de rentrer, de retrouver le calme de la terrasse, le paysage paisible des deux villages perchés, les éclats de voix de nos voisines qui grondent une petite fille Marié.
J’ai commandé pastizada sans savoir ce que c’était exactement : je reviens avec des parts gigantesques de spaghettis au ragout. Sous la tonnelle le jasmin embaume. La fraîcheur tombe avec le soir. La musique grecque s’égrène tranquillement.