
Cap vers le sud.
Une belle route traverse les collines où poussent oliviers et buissons de mastic. Notre hôte nous a expliqué qu’on blanchissait le sol sous les arbres à mastic pour que la résine ne se salisse pas au contact de la terre. Une garrigue assez diffuse s’étend sur les pentes où on voit des terrasses abandonnées.
Il faut laisser la voiture à l’entrée de Pirgi.
Les façades sont toutes décorées par une technique originale « xista » : on enduit de blanc la façade, on trace les figures que l’on souhaite voir apparaître et on gratte avec une fourchette l’enduit blanc. Les figures sortent en gris ou bleu. Les façades sont entièrement couvertes et pas seulement la façade, tous les endroits disponibles y compris dessous les balcons. Les motifs sont variés : figures géométriques, frises losanges triangles et rosaces mais aussi de gracieux bouquets de fleurs, des feuilles d’acanthe et des animaux.
Au petit matin, seules des dames en noir sont sorties. Curieuses, elles nous interrogent :
-« d’où venez vous ? »
– « Où allez vous ? »
Comme elles ne parlent que le Grec, les échanges sont limités mais toujours chaleureux.

A la fin de la messe, des gobelets remplis de fruits secs, amandes pois chiches et raisins secs avec un loukoum emballé. Comme nous passons on nous en offre un chacune comme hier avec le pain. Tout le monde nous souhaite une bonne fête pour la Sainte Markiella.
La vieille église des apôtres (1200) est malheureusement fermée. Nous nous contentons d’en faire le tour. Les coupoles de brique s’empilent et feront de belles photos. La décoration est toute simple mais originale : on a encastré dans le mur des assiettes vernissées vertes ainsi que des petites formes comme des croix ou des fleurs vernissées qui soulignent les arches et les arrondis.
La place du village est pleine de tables et de chaises. A 9h du matin je m’amuse à compter : une seule femme pour 22 hommes au café. L’un des kafénéion est décoré sur deux niveaux. Des tables sont installées dans la galerie.

Dessiner au café est un grand plaisir. D’abord, je suis bien installée et c’est bien plus facile. Ensuite, le café est vivant. J’écoute distraitement les conversations. Enfin, j’aime le café des cafés. Comme il fait encore frais, je commande un café turc. A notre dernier passage on parlait de café byzantin. Cette expression pédante est passée de mode on est revenu au « café grec ». Le « café byzantin » avait bien fait rire Nabil, notre chauffeur copte.
je suis la seule femme au café!