Lesvos : la forêt pétrifiée

Lesvos forêt pétrifiée

 

La forêt pétrifiée occupe un vaste secteur dans la montagne sur la route de Sigri.

Des escaliers et des sentiers ont été aménagés. On circule à sa guise sans explication ni sens de la visite imposé.  Il aurait fallu acheter le petit livre vendu à l’entrée pour identifier chaque fossile. Cassés net, les arbres fossiles, ont été recouverts de plusieurs mètres de matériel pyroclastique clair qui a été dégagé. Combien de temps la gangue protectrice a-t-elle été laissée intouchée ? la forêt a-t-elle attendu la curiosité scientifique? Sans doute pas. Le vallon est en pente. Le ruissellement a dégagé les premiers troncs.

A mesure que j’avance les spécimens sont impressionnants : les troncs géants rappellent ceux des séquoias. Le plus grand mesure 8 m de circonférence. Ces troncs énormes sont restés sur place couchés. Comme des énormes colonnes, ils sont parfois découpés en tambours. Plusieurs dressent encore leurs fûts, très colorés se détachant sur un ciel très bleu. Les teintes sont surprenantes. Des marrons rappellent l’écorce, des gris,  la roche encaissante, le jaune citron, le soufre, des roses irréels, des blancs éblouissants.

L’accumulation des troncs  impressionne et justifie pleinement l’appellation de forêt. L’absence d’explications me fait gamberger. J’imagine la luxuriance de la nature d’alors  à la place de la lande rase. Où était la mer il y a 20 millions d’années ? Lesbos était sans doute rattachée à l’Anatolie. Difficile d’imaginer le climat, sûrement très différent du climat méditerranéen qui ne favorise pas la croissance de tels géants.

Dans la roche encaissante, je cherche les traces des branches, des feuilles. Comme j’aimerais découvrir un petit fossile à côté des troncs géants. Une petite brindille me contenterait. Je regarde attentivement les taches noires dans la roche claire. Quelque chose de carbonisé quand la lave a tout enseveli. D’ailleurs, on doit en trouver. La preuve : on interdit aux visiteurs de porter des sacs à dos. Le mien a échappé à la vigilance du gardien parce qu’il est juste bon à receler un téléphone, des lunettes et un porte-monnaie. Une surveillante m’en a fait le reproche. Le site les trop étendu pour être gardé efficacement.

Je remonterai une heure plus tard sans la moindre trouvaille personnelle. Je ne l’aurais d’ailleurs pas emportée, seulement photographiée.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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