Maintenant, il faut trouver une plage.
Il faut croire que l’aventure de Varsamo ne nous a pas suffi !
Nous reprenons la route de la pointe Ouest et descendons à Paleochori qui est le petit village perché que j’ai photographié hier tassé sur son épaulement à l’avant des îles. Une piste est fléchée « Plakia ». C’est la plage que nous avons cherchée hier. Une voiture gris bleu nous suit. C’est rassurant. Si on retombe en panne, on pourra chercher du secours !
D’en haut, on voit une toute petite plage avec une voiture vert pomme. La piste est cimentée dans les passages abrupts. Il faut faire confiance à la Hyundai. En première, avec beaucoup de craintes, on finit par arriver. La meilleure place, à l’ombre de quatre vieux arbres noueux, ils l’ont prise pour leur voiture. Ils ont tendu une sorte de velum entre 4 piquets.
Les bourrelets ont raison!
Ce sont des naturistes. Monsieur, avec sa quequette à l’air, les fesses et le bide qui dégoulinent. Madame est en slip seins et bourrelets débordant. Ils sont là pour être tranquilles. Nous aussi ! Evidemment s’ils étaient plus décoratifs…mais j’ai horreur de cette dictature de la minceur. Les bourrelets ont donc raison !
Il suffit de regarder ailleurs.
une crique merveilleuse!
L’endroit est vraiment magnifique. Un îlet émerge devant une île violette. Les petites vagues déferlent sur les galets. J’entre avec beaucoup de précautions dans l’eau jusqu’aux genoux. Elle est d’une transparence absolue. Un platier est cimenté naturellement. Il porte tout un revêtement d’anémones de mer, d’oursins, d’algues, une mousse orange (éponges ou des coraux) moi j’aurais aimer pousser plus loin mais je ne suis pas téméraire.
Je sors mon cahier moleskine. Le cadrage s’impose : les conifères torturés encadrent le dessin. Ils ressemblent à des genévriers (des genévriers en arbre est ce possible ?). A l’horizon, l’île violette, sur les bords, des rochers. Je dessine avec beaucoup de plaisir pour retenir un peu de la beauté de cette crique. Seule ombre au tableau : comment se comportera la voiture à la remontée ?
une apparition
Au moment où nous nous préparons à partir un beau bateau blanc s’avance majestueusement : je déchiffre LANE : c’est notre bateau le Ierapetra. Il fait route vers Rhodes. Demain, il repassera ici vers midi pour être à Vathy à 13h20 et nous embarquerons. Passage fugace, le temps d’une photo. Le Ierapetra disparaît.
De l’audace!
Pour remonter il faut adopter une conduite audacieuse : ne pas temporiser avec les cailloux, foncer. Ne pas donner aux roues l’occasion de patiner. Avancer le plus vite possible. Il ne faudrait pas qu’un autre véhicule vienne à notre rencontre. Avec cette nouvelle stratégie, la Hyundai grimpe vaillamment et sans chauffer. Nous nous retrouvons au village sans nous en rendre compte. Il a fallu négocier les virages en épingle à cheveu. Là aussi de l’audace, de l’audace !
