Soresti : une soirée chez un vigneron

Un mois en Roumanie à bord d’une Logan, chez l’habitant

alambic

 

Après avoir arpenté le village jusqu’à l’église située tout en  haut, après avoir fait aboyer tous les chiens quand je rentre au gite, Lali est en train de proposer une dégustation  de son vin rouge. Ils ont servi du rosé  pour accompagner le diner – assez sommaire – salade de tomates, courgettes crues et fromage, pommes de terre saucisses et tranche de porc fondante ; Pour dessert : une     assiette de petites poires blettes, infectes.
La dégustation a lieu au jardin. J’aimerais que Lali parle de son  métier de vigneron  d’agriculture. Malheureusement la conversation dérive et il parle des gitans de manière assez trouble. D’abord, il n’aime pas l’appellation « Rom » qui ne doit pas être synonyme de gitan ou tzigane. Rom est trop lié à la Roumanie et introduit la confusion entre rom et roumain. Ce serait la faute de la Commission Européenne. Il me semble que la Roumanie aurait tout à gagner de l’Europe mais ce n’est pas l’avis de Lali. Je lui demande pourquoi.
–    « parce qu’on ne nous a pas demandé notre avis ! »
Court comme raisonnement.
On sert la prune. A nouveau la conversation dévie sur les Tsiganes. Ils travaillent les métaux et fabriquent les alambics. Souvent, ils proposent leurs alambics et distillent là où la récolte de fruits est abondante. Puis Lali raconte une histoire d’alambic vendu au poids qui contenait plus de plomb que de cuivre. Cette insistance sur les Tziganes me semble malsaine. Lali vitupère ensuite les grands propriétaires terriens. Je lui demande prudemment comment c’était avant 1989, il est encore plus vindicatif. C’est un homme chaleureux, un hôte généreux mais toute cette conversation me met mal à l’aise.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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