Soresti :volcans de boue

un mois autour de la Roumanie avec une Logan chez l’habitant

 

Soresti est un village-rue aux maisons basses cachées dans les jardins derrière les inévitables palissades en bois. Septimu m’a expliqué que ces barrières ont pour fonction d’arrêter les animaux qui divaguent dans le village et les empêcher de faire des dégâts dans les jardins.
Pruniers et pommiers, cerisier portant encore des griottes dans le jardin de Claudia et Lali. Le passage couvert sépare la maison principale de deux chambres d’hôtes lambrissées de planches,  décorées avec beaucoup de goût avec des tapis, des rideaux très finement brodés au point de croix aux deux petites fenêtres. Inévitable image pieuse drapée d’écharpes blanches brodées, mais elle est ancienne, vieillotte, désuète et va bien avec toute la décoration. Un petit cabinet de toilette. C’est sombre, frais, parfait.
Nous mangeons un pique-nique tardif sur la belle table en planches de l’entrée. Le thermomètre marque 27°C. Après une courte sieste nous partons pour les volcans de boue.
A vol d’oiseau ils sont très près de Soresti, juste derrière la colline mais par la route il faut quand même parcourir 60km, par Buzau puis Berca. Un fléchage nous fait passer à travers des villages à travers des collines profondément ravinées. Le site est étrange : un dôme d’argile grise parcourue par des fentes comme des rayons à partir du sommet. Là, une mini-chaîne des Puys, un mini-Vésuve, un lac de lave. Le plus grand cratère mesure deu60cm de haut sortent d’épaisses coulées avec des surfaces cordées qui s’étalent sur les polygones de dessiccation.
Plus de questions que de réponses. D’où vient le gaz ? Quelle est sa nature chimique ? Peut-on parler de volcanisme en l’absence de magma ? Quelques indices permettent de répondre positivement. D’abord, la séismicité, le gaz ensuite. Il faudrait que je fasse des recherches sur Internet.
Je glisse sur le flanc d’un petit volcan et me retrouve par terre – vexée. Quelques minutes plus tard D cherchant à enjamber une coulée roule à son tour toute gadouillée. Cela devient une manie chez nous !


De retour à Soresti, je brosse, puis lave tous les vêtements, puis douche et shampoing. Ce n’était pas franchement une bonne idée : Soresti est un village sans eau. On a foré jusqu’à 500m sans en trouver. La seule salle de bain du village est ici, chez Claudia et Lali. Tous les gens achètent l’eau ou se débrouillent avec des citernes. Jai l’impression d’avoir exagéré avec mes lessives. C’est la première fois que je touche du doigt la misère.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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