Bucovine : Arbore

Un mois autour de la roumanie en Logan chez l’habitant

église d’Arbore

 

Une  route de terre nous conduit à  l’église d’Arbore

La messe est finie, les derniers fidèles forment un cortège derrière le pope. La dame qui garde l’église parle le français. Elle est charmante.

La paroi Ouest est abritée par une niche. Les fresques y sont bien conservées. En face, sous un vieux tilleul, il y a un banc. Nous sommes donc très bien installées pour étudier les scènes peintes. Il règne un calme étonnant, une atmosphère un peu d’abandon, hors du temps. Personne n’a tondu la pelouse, le cimetière, au fond de l’enclos, est envahi d’ herbes folles.

Les couleurs sont d’une fraîcheur étonnante. L’utilisation du turquoise contraste avec le bleu Voronet habituel en Bucovine. Trois sortes de rouges, carmin et orange donnent du relief. Peintes en 1541 elles sont contemporaines de celles de Voronet et de Humor mais elles semblent plus construites, plus élaborées. La fixité des regards byzantins est remplacée par des visages expressifs.

Le dernier registre raconte la vie de Sainte Paraschiva. En Grèce j’avais déjà entendu parler de cette sainte que j’avais bêtement traduite en Sainte Vendredi sans chercher plus loin. Nous demandons à la gardienne de nous parler d’elle.
–    « C’était une princesse, très riche, très bien habillée et très pieuse qui échangeait ses beaux vêtements avec ceux des pauvres… »
A l’intérieur, les fresques sont encore plus belles.les scènes s’étalent sur des murs entiers au lieu d’êtres réduits en vignettes dans un cadre.
Le ciel est devenu très menaçant. Le tonnerre se fait entendre au loin. La gardienne nous permet d’utiliser la table et les bancs de l’enclos qui semblent inviter au pique-nique.  Nous avons souvent déjeuné dans l’enclos des églises grecques où tout semble organisé pour des festins (barbecue, éviers pour la vaisselle…). Quand nous mélangeons les framboises achetées à une tzigane à Sucevitsa avec des yaourts, l’orage se rapproche. Les premières gouttes ne s’abattent qu’une fois le dessert terminé.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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