Bucovine : les oeufs peints de Viorica

Un mois autour de la Roumanie en Logan chez l’habitant

Viorica : peintre en oeufs

 

A la fin du petit déjeuner Viorica annonce qu’elle va faire une démonstration d’œufs peints.
En préambule, elle nous raconte qu’elle est Houtsoule une ethnie slave parlant une langue proche de l’Ukrainien. La tradition des œufs peints pour Pâques est  répandue dans le monde slave. Elle a appris de sa grand-mère l’art de décorer les œufs et l’a transmis à ses filles. Viorica utilise surtout les œufs de canes et même des œufs d’autruches. N’importe quel œuf peut faire l’affaire à condition qu’il soit blanc.
Le matériel est très simple : une ampoule électrique dans une boite cylindrique métallique sert de chauffage pour garder liquide la cire d’abeille. Avec la chaleur, la cire a noirci. Plusieurs aiguilles creuses de différents calibres sont emmanchées sur des baguettes de bois.
D’abord Viorica bouche les orifices par lesquels s’est échappé le contenu de l’œuf. Ensuite elle fait tourner régulièrement l’œuf pour obtenir des cercles parfaits puis des bandes plus rapprochées. Elle place à espaces réguliers points qui serviront de arques. Triangles, losanges, les figures géométriques apparaissent. A l’aide d’une aiguille plus large, elle remplit les surfaces ainsi délimitées.

oeuf peint

Première teinture : jaune qui sèche presque immédiatement. La deuxième sera le rouge que Viorica couvre généreusement de cire. Finalement, le noir ; dès que le noir est sec, elle chauffe l’œuf sur l’ampoule. A l’aide de papier absorbant, Viorica ôte la cire. De noir, l’œuf devient multicolore. Il ne manque plus que le vernis protecteur. La démonstration est terminée. Nous achetons six œufs qu’on place dans une boîte à œufs ordinaire. Seuls trois arriveront entier à Roissy.

La route de Radauti monte dans la montagne jusqu’à un col. Dans le matin radieux et déjà chaud nous traversons d’épaisses futaies, sombres sapinières, forêt mixte où les hêtres, tilleuls, chênes se mêlent aux résineux avec des érables sycomores que je n’avais pas encore vus en Roumanie. Le long des cours d’eau les saules touffus prédominent. Arrêt au col pour admirer la succession des lignes de crêtes. Des enfants proposent des œufs. Ils sont  très insistants. Pour m’en débarrasser, je leur annonce en Italien que nous en avons achetés six en bas. Miracle, ils comprennent et, un peu déçus s’en vont.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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