Un mois en Roumanie en Logan chez l’habitant

Ion a perdu avec nous une bonne demi-journée de travail aux champs. Nous l’y conduisons et proposons d’aider aux foins.
Leur pré est vraiment très en pente. Y grimper est une épreuve par cette après midi de canicule. Ana et sa mère ont déjà tout ratissé. Quand j’arrive il ne reste presque plus rien à faire. Ion m’embauche pour déplacer un tas de foin près de la meule. Sous le tas il a placé deux perches, chacun empoigne le bois et soulève
– « transport médiéval ! » dit il
La construction d’une meule est un exercice passionnant pour nous. Nous avions émis de nombreuses hypothèses en observant les trépieds, les arbres dont on avait gardé les branches, les piquets doubles…Nous ne pouvions pas imaginer que le foin tienne tout seul.
La meule que nos amis s’apprêtent à monter tient sur un seul piquet, lisse. Rien ne retient le foin. D’abord Ana et Ion empilent un tas avec une fourche. Quand la meule est déjà haute 3ou 4m à l’amont et au moins 6 à l’aval (la meule est adossée à une pente raide) Ion tresse avec Ana une sorte de couronne qu’il suspend à un buisson en attendant. Ana installe une grande perche et aide Ion à grimper au sommet. Il tasse le foin pendant que les autres étayent avec des bâtons ordinaires. Ana lance de beaux ballots que Ion installe ; La grand-mère, D et moi, ratissons ce qui s’est détaché du ballot ou qui est tombé. Quand la meule atteint une belle hauteur, ils la peignent. A nouveau, il faut ratisser, ramasser, lancer des paquets, tasser, peigner la meule…Finalement Ana lance la couronne. Ion tasse et finir au râteau le chef d’œuvre.

On enfile les râteaux et fourches par la fenêtre ouverte de la Logan. Seul Ion rentre à pied.