Un mois en Roumanie en Logan chez l’habitant

J’attendais cette visite de la Maison d’Elie Wiesel.
Un peu à l’écart de la rue principale, une maison d’angle bleu pastel, basse, aux corniches blanches. Un jardin. On a mis une étoile de David en ciment au milieu d’une pelouse mal entretenue. Des pruniers couverts de fruits, quelques bancs à la peinture bleue écaillée. Abandon et tristesse. Ouvrira ou n’ouvrira pas? Une feuille de papier est scotchée sur la porte avec un numéro de téléphone. Appeler ? Je m’installe d’abord patiemment à l’ombre du prunier. Au bout d’un certain temps je perds patience. Rien n’indique que quelqu’un viendra ouvrir.
Immense manque qu’ont laissé les milliers de déportés dans le shtetl roumain proche de l’Ukraine ou peut être Hongrois. Etait-ce d’ailleurs en ce temps là l’Ukraine ou la Russie ? A Sighet, les Juifs occupaient toutes les positions sociales ? Certains étaient même bergers. Il y avait des laiteries cachères. Je pense à Touvia le laitier, polonais ? Ou russe ? On devait vivre dans les années 30 comme on vit maintenant à Maramures. La maison de bois, la barrière, la charrette, l’arbre à pots ? Monde disparu brusquement. La communauté juive a quasiment disparu même s’il reste une synagogue.