Un mois autour de la Roumanie en Logan chez l’habitant

Les charbonniers ont érigé une sorte de tour avec de très gros rondins – ziggourat de bois impressionnante. A côté, de gros tas arrondis calcinés. Au fond, leur habitation : une roulotte ou un wagon, avec des potées fleuries aux fenêtres, un quad primitif et deux vieux tracteurs rouges avec des chaînes pour tirer les grumes des hêtres.
Les charbonniers ne sont que deux : un homme et une femme appuyés sur leur pelle, souriants, se prêtant avec beaucoup de grâce à la photo. Leur peau tannée par le soleil et par le charbon et leurs yeux apparaissent terriblement brillants surtout les yeux clairs du mari.

Ils ont couvert de paille le bois et sont en train d’enduire le tumulus d’une croûte de boue qui ralentira l’incendie. La femme nous montre une porte pour l’air nécessaire à la combustion. L’ensemble ressemble à une tombe étrusque ou à un dolmen infernal.
– « combien de temps brûlera le tas ?
– « treize jours »
– « combien de temps pour le bâtir ? »
– « dix-huit ! »
A côté du tas calciné, des outils énigmatiques : des rondins de bois emmanchés de tiges métalliques recourbées servent sans doute à casser les gros morceaux de charbon, un hybride de la fourche et du râteau gît à terre.
En descendant de la carriole, D a fait basculer le rondin-marche-pied mis à son intention et a chu dans le charbon. Elle aurait pu se faire mal mais c’est l’occasion d’un bon fou-rire qui nous secoue encore plus que les cahots de la carriole pendant le voyage du retour.
Arrivées au village nous sommes escortées par trois gamins très sales qui prétendent s’accrocher à notre équipage.
Mais ce n’est pas encore la fin !