un mois en Roumanie en logan chez l’habitant

A l’entrée de Gura Râului, un calicot est suspendu : Festival…La maréchaussée mobilisée détourne la circulation vers une rue latérale. D’après la feuille de route, il faut trouver l’église et passer un pont.. La Logan avance au pas dans la poussière. A pied, en quelques pas, je suis au pont. La voiture est bloquée justement dans la rue de notre gite! Sauf qu’on a dépassé!
Nous logeons derrière une belle porte de bois ajouré. Deux maisons allongées crépies de jaune un peu orangé aux volets et aux portes vert vif se font face. Pas moins de vingt cinq seaux marron garnis de géraniums rouges vif bordent l’une d’elle. Et je n’ai pas compté les bégonias ni les impatiens ni les pétunias. Une belle vigne aux grappes bien formées fait une arche verte. Plus au fond, les bâtiments de la ferme avec la grange à foin, l’écurie ferment la cour pavée. Ils sont en bois peint en vert. Une petite porte s’ouvre dans la grande porte de la grange et on découvre la carriole carotza.
Nous caressons le beau cheval brun.
Dans un coin, le puits est couvert d’un cylindre de bois avec un chapeau pointu de tôle. Ana, la propriétaire est grande, bien en chair, très souriante, avec des beaux yeux bleus qui pétillent.
On accède à notre chambre dans le bâtiment principal par un perron dans un salon sur lequel s’ouvrent les chambres et les deux salles d’eau à partager.
– « Quand dînerez vous ? » demande la dame en roumain.
Je devine le mot ressemble à Cena
– « Où ? »
Nous avons le choix entre la table du salon, la table ronde de la cour sous le parasol ou la gloriette du jardin.
Puisqu’il est impossible d’accéder au Festival en voiture, j’irai à pied. Je pars, bien décidée de ne rien rater de cette occasion inédite.4 km ne me font pas peur.
Dans la rue, l’embouteillage poussiéreux n’empêche pas les vieux d’être assis sur le banc devant leur portail. Pas de vêtements traditionnels comme je l’espérais, seulement des couvre-chefs originaux : les hommes portent des feutres sans rebord noirs qui ressemblent à un fez turc. Les femmes, un fichu, petit serré. Certaines ont aussi un curieux chapeau de paille à grand bord et à ruban mais à très petite calotte qui tient par miracle sur le foulard.
Dans la poussière, je n’ai pas le loisir d’admirer toutes les maisons de la très longue rue aux façades multicolores et aux belles portes. Après trois bons kilomètres, j’arrive aux remontées mécaniques (Deux antiques téléskis) et à un cirque herbu. Plus loin, des attractions de fête foraine : autos-tamponneuses, manèges…Des stands de fromages pains d’épice fantaisie, chapeaux, chaudrons, ceintures… Et surtout de petits restaurants de plein air.

Rien d’extraordinaire. je n’aurais sans doute pas perdu de temps pour une fête villageoise de ce genre en France. Ici, je suis contente de voir les Roumains en famille s’amuser à la fête.