PREMIER VOYAGE EN EGYPTE 2002

Préparatifs
Le petit déjeuner est servi à 8h : œuf au plat, fromage de bufflonne crémeux et peu salé, pain de campagne en tranches, de la confiture d’orange et du thé.
Eléonore et une autre française nous prodiguent leurs conseils pour la visite à Karnak. Nous ne trouverons pas à manger sur place, il vaut mieux emporter des vivres. Eléonore me donne son fromage pour que je confectionne des sandwiches. Le serveur propose d’aller chercher de la taamyia, mais le vendeur n’est pas arrivé.
Taxi
Les taxis collectifs, les capotes, sillonnent la route. Ils s’arrêtent quand on leur fait signe de la main. Le tarif est de 25 piastres. A l’arrivée je n’ai malheureusement pas la monnaie. J’arrive avec des gros billets, on nous réclame 5 livres chacune (c’est le double du taxi privé). Je proteste et nous nous en tirons à 5 livres pour deux. Dix fois le prix pour les Egyptiens.
Encore une fois l’application de cette précaution fondamentale : avoir de la monnaie.
Traversée du Nil
Au bac, les bateliers se précipitent vers nous. Nous demandons une traversée pour Karnak et obtenons le prix raisonnable de 20 LE. Eléonore avait dit qu’il fallait demander « Karnak ten pounds » et que si nous avions de la chance on négocierait à 15 LE.
Nous voici dans un étroit bateau à moteur pour nous toutes seules. Les enfants du felouquier sont en vacances pour l’Aïd, distribution générale de chewing-gum. Je savoure cette traversée tranquille. Au débarcadère, rien de bien appétissant à se mettre sous la dent et compléter le pique-nique,ruelles misérables
Temple de Karnak

Le temple de Karnak est précédé d’une allée de sphinx à tête de béliers formant le dromos.
Le premier pylône, muraille massive cache le temple. Franchie la porte, nous arrivons dans une belle cour carrée où il nous faut d’abord s’ orienter, il manque la boussole. Sur les bords, nous trouvons les chapelles, encore des sphinx, au centre le « pavillon » ruiné et un gros bloc d’albâtre : le reposoir de la Barque Sacrée.
Trois chapelles sont consacrées à la triade de Thèbes : Amon, Mout et Khonsou leur fils. Nous apprenons à reconnaître ces divinités qu’on rencontrera partout. Khonsou est parfois représenté comme un faucon qu’il ne faudra pas confondre avec Horus. De l’autre côté de la cour, un temple bâti par Ramsès III, des colosses, des barques gravées. A l’entrée des vestiges romains, des souvenirs de Ramsès III, Ramsès II et de Séthi 1er, pharaons que je connais déjà bien par la littérature.
Le deuxième pylône est l’œuvre de Horemheb, encore un personnage connu. Après celui ci nous découvrons la salle hypostyle qui est vraiment très impressionnante avec ses colonnes géantes, ses chapiteaux floraux, corolle épanouie au centre, fermée vers les côtés.
Il y a vraiment beaucoup de monde, très peu detouristes français (j’avais espéré glaner des bribes des exposés des conférenciers) mais des Indiens, des Polonais, des Japonais (tous parasites gênants puisqu’incompréhensibles). L’essentiel des visiteurs est tout simplement composé d’Egyptiens, soit en famille – très nombreuses – soit en bandes d’adolescents effrontés, soit en groupes organisés. En effet il y a un « pont » pour l’Aïd du vendredi au dimanche et les Egyptiens, comme nous, font du tourisme .Ils n’arrêtent pas de se photographier les uns les autres, pire que les Japonais. !
Malgré toute cette foule, la grande salle ne perd pas son charme. Nous sommes si petits auprès des colonnes. Le plafond est si haut, les murs tellement vastes que finalement, on ne se gêne pas. Nous pouvons nous asseoir sur une marche très haute à l’ombre et lire paisiblement. Il ne fait pas trop chaud .Malheureusement le ciel voilé se couvre de plus en plus et les colonnes ne se détacheront pas sur un ciel bleu.
Le plan du temple se complique ensuite, il reste deux obélisques qui feront bien en photo avec les palmiers, des statues colossales d’Hatshepsout (encore une figure connue). Nous allons de salle en salle, nous perdons un peu et arrivons près du lac sacré qui est encore en eau. Ce lac était indispensable pour les barques sacrées, aujourd’hui, il dispense de la fraîcheur.
Il est midi, il commence à faire très chaud et l’ombre se fait rare.
Dans cet endroit bien compliqué, nous sommes arrivés en remontant le temps à la XVIIIème dynastie (1550-1530). Thoutmosis a essayé d’effacer l’œuvre d’Hatshepsout, ce qui complique notre repérage, la chapelle de la Barque Sacrée est intacte, il y fait bien frais et les parois sont très décorées.
Une grande cour témoigne du Moyen Empire, mais l’ensemble du sanctuaire en calcaire a disparu dans des fours à chaux. Encore une fois, nous avons loupé le Moyen Empire ! Déjà au Musée du Caire, j’avais oublié cette période. Il reste une autre belle salle hypostyle l’Akhménou très décorée avec des cartouches colorés, de nombreux animaux, abeilles chouettes et serpents.
Nous cherchons un coin propice pour un pique-nique. Les guides nous appâtent avec le « jardin botanique », déception, pas de végétation ni d’ombre, ce sont des bas reliefs d’une grande finesse et très originaux mais rien de rafraîchissant ! Finalement, nous nous installons en dehors du temple à l’ombre de ses murailles. Nous ne passons pas inaperçues des sentinelles dans des guérites qui surveillent le site. Un gradé fait le déplacement, nos sandwiches le rassurent. Il a la délicatesse de ne pas s’approcher.
Tout ce dispositif policier destiné à rassurer les touristes est parfois très pesant. Les policiers désœuvrés prennent leur mission au sérieux. Ce n’est pas très agréable de déjeuner sous le regard d’au moins une dizaine de militaires.
Je suis déçue par le temps. Le ciel est blanc, couvert de nuages qui ne suffisent pas à réduire l’ardeur du soleil de midi mais qui donne une lumière blanche et sans ombres pour les photos.
Nous retournons d’un regard distrait. Nous sommes saturées. Karnak est tellement grand qu’il nous a fallu cinq heures pour découvrir ses trésors, tout au moins ceux qui sont ouverts à la visite. Nous n’avons plus envie de voir des antiquités à Louxor !
En calèche
Nous trouvons facilement une calèche. Comme pour les bateaux et les taxis, nous marchandons le prix avec un homme sou le regard d’une dizaine d’autres. Une fois fixé le prix, c’est un autre qui nous prend en charge
Le cheval trottine sur la corniche du Nil plantée d’arbres, c’est reposant .il nous dépose devant le ferry. Nous faisons un tour au souk mais aucun objet n’attire ma convoitise. Les marchands nous hèlent mais sans trop d’assiduité. nous achetons des cartes postales, des reproduction d’aquarelles anciennes et