CHALLENGE SHAKESPEARE
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PROSPERO : Act3, Scene 1
So glad of this as they I cannot be,
Who are surprised withal; but my rejoicing
At nothing can be more. I’ll to my book,
For yet ere supper-time must I perform
Much business appertaining.
Formule lapidaire, quel est donc le verbe sous entendu?
Yves Bonnefoy, le traducteur, écrit « je retourne à mon livre« , inconcevable absence du verbe en français. Economie de parole géniale.
Ferdinand et Miranda se sont déclarés leur amour l’un à l’autre. Miranda a même eu l’initiative de la demande en mariage. Coup de foudre du destin, ou arrangé par le magicien? Prospero a été témoin de la scène, s’en émeut brièvement et, retourne à son livre!
Son livre? étonnant singulier. Prospero est il érudit ou mage? On sait qu’il a préféré l’étude au gouvernement de son Duché de Milan qu’il a abandonné à son frère avant d’en être totalement dépouillé et chassé. Abandonné dans un canot misérable, grâce à l’intiative de Gonzalo il emporte quand même ses chers livres
Knowing I lov’d my books, he furnish’d me
From mine own library with volumes that
I prized above may dukedom.
Sur son île Prospero a donc emporté sa bibliothèque. L’usage du singulier désigne-t-il un grimoire magique ou participe-t-il de cette concision du langage qui caractérise la Tempête.
D’ailleurs à l’ActeV il annonce I’ll drown my book
6 réflexions sur « Prospero : I’ll to my book »