Suez et le Canal vus du Car

SINAÏ AVRIL 2008

le car pour Sainte Catherine

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Le car est rempli de bidasses, très jeunes, très bronzés, propres puisqu’ils viennent de chez eux. Très affectueux : chaque fois qu’un nouveau arrive ce sont de chaleureuses embrassades. Ils dormiront pendant tout le voyage. Notre autobus est un car fantôme, tous rideaux tirés. Nous seules, regardons le paysage. Les autres dorment, lisent ou jouent avec leurs téléphones. Nous sommes les deux seules femmes, deux seules touristes aussi, et il n’y a que huit civils pour tout un car de militaires.

La sortie du Caire est interminable. Nous passons devant une collection d’installations militaires de l’aviation aux blindés, camps, bases, casernes sont installés sur la route de Suez. Des villes sortent du désert, à peine construites. Je devine aussi un  début d’agriculture. Presque jusqu’à Suez alterneront, bases militaires, nouvelles installations et zones désertiques.

J’aime le désert. Le désert de pierre raconte son histoire à ciel ouvert, dévoilant strates et failles, filons ou coulées, éboulis et figures d’érosion. Le désert de sable, comme la mer nos berce et appelle à la méditation. Il existe aussi, le désert de rien du tout, plat et caillouteux, semé d’épineux et de sacs en plastique. C’est ce dernier qui prévaut du Caire à Suez. Au loin, je devine les blocs basculés des chaînes montagneuses qui bordent les deux rives de la Mer Rouge. Ou tout au moins, c’est ce que je cherche à voir puisque j’en fais un sujet de cours à mes élèves.

Suez

Les immeubles blancs et bleus – couleurs maritimes – rappellent que Suez est un port. Malheureusement de nombreux quartiers sont beaucoup moins pimpants. Je n’ai jamais vu une ville aussi sale. Il semble que tous les sacs en plastique du désert sont réunis  ici par le vent (en fait c’est plutôt le contraire).

Halte de 45 minutes à la Gare des  Cars. On peut acheter des « snacks » : chips aromatisées dans des sacs de taille variable, gaufrettes, barres chocolatées, biscuits secs. Pour les amateurs, on vend aussi des graines séchées de toutes sortes (pois chiches, courges, pépins de tournesol et d’autres que je n’arrive pas à identifier).

Taamyia

Enfin, je déniche un marchand de taamyia :

–           « 2 pounds ! »

J’essaie de marchander. C’est notoirement du vol

–           « in Cairo 1 pound ».

 Le vendeur ne se démonte pas

–          « In Cairo one pound, in Suez two pounds ».

 La pita est taille mini avec seulement 2 croquettes. Il garnit aussi avec ses doigts  de salade maison. Il faut de temps en temps vivre dangereusement !
(je regretterai pendant toute la fin du voyage cette imprudence)

Des femmes toutes en noir montent portant des bébés et des téléphones portables. Les mobiles n’arrêtent pas de sonner. Il semble que chacun apprécie tellement sa sonnerie que personne ne répond tout de suite.

Le Canal

Nous attendons le canal. Un énorme bateau bleu clair avec des cheminées bleues foncé avance au dessus de nous. Juste le temps de prendre trois photos et nous nous enfonçons dans un tunnel. Du Canal de Suez, nous n’aurons donc que cette image fugitive. Dommage !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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