EGYPTE 2008

Marian, l’hôtesse francophone de l‘Hotel Aïfou, nous a formellement déconseillé de prendre un taxi pour aller à Rosette.
En train ? Impossible !
Deux solutions : en voiture avec chauffeur – 400 LE, trop cher, ou en autobus.
20 LE pour rejoindre la Gare des cars Maouf el Gdid, puis bus public 2.5 LE.

Tandis que le taxi emprunte la corniche je remarque combien les immeubles sont négligés voire délabrés. Certains balcons tombent en ruine, ruines qui n’ont pas la poésie de celles du Malecon. Alexandrie me fait parfois penser à la Havane. Le chauffeur ne parle qu’arabe. La conversation s’est limitée à la négociation du prix. Cependant, il est très gentil. A la gare routière, il attend que nous ayons trouvé le bon car avant de charger d’autres passagers. Je dérange un vieil employé dans un bureau, qui abandonne son écuelle de foul pour nous accompagner jusqu’au car de Rosette. Il attend, bien sûr, une récompense que nous lui donnons volontiers.
L’autobus est complètement vide en dehors du chauffeur, du receveur qui vend les billets et d’une dame voilée. Nous nous installons à la meilleure place au premier rang. Le voyage se déroule par enchantement dans des rues vides. Le samedi matin, les Alexandrins font la grasse matinée !
Une autoroute relie d’abord Alexandrie à Aboukir, puis Rosette et va vers Damiette. Rosette, sur les panneaux est appelée tantôt Rashid, tantôt Rosetta. La route traverse une zone de marais avec des roselières. Des barques glissent dans des canaux sur de vastes étendues d’eau. Nous voyons des aigrettes et des hérons. Un quadrillage soigné avec des cabanes de bois nous font penser à des marais salants ? Dans un étier l’eau est toute rose ; Plus long, des torchères, un terminal pétrolier, des réservoirs cylindriques. Les installations industrielles sont vite dépassées. Le car roule à 100km/h.
Nous arrivons dans une palmeraie extrêmement soignée. A l’ombre des palmiers des orangeraies prospèrent, feuilles vert foncées vernissées, bien fournies. Parfois des manguiers se mélangent aux agrumes. Quand les manguiers prennent de l’ampleur, on a coupé la cime des palmiers. Des alignements de colonnes végétales dépassent des vergers. Sous les palmiers d’autres arbres fruitiers soigneusement taillés aux feuillages plus clairs et plus clairsemés ont des feuilles oblongues (des goyaves ?). Au pied des arbres fruitiers, rampent des cultures maraîchères : courgettes, aubergines, haricots ramés sur des tiges de roseaux ; Des haies sèches de palmes ou de roseaux séparent les parcelles. Il y a aussi des champs de luzerne. A l’approche de Rosette, nous croisons de nombreux attelages portant la luzerne fraîche destinée aux ânes tirant les charrettes et aux chevaux des calèches. Partout, dans les rues de Rosette, ces bottes vert vif sont empilées. La présence de ces animaux est très sympathique.
