Lire pour Venise
J’avais gardé un excellent souvenir de la Première Gorgée de Bière et autres Plaisirs Minuscules. Quand Claudialucia a publié un article je me suis précipitée à la bibliothèque pour emprunter ce livre ! mais peut être faut-il savourer cet excellent billet après avoir lu le livre?
Le court roman s’ouvre sur la description d’un tableau trouvé dans une brocante : allusions à Matisse et à Marie Laurencin. Quel rapport avec Venise ? Le narrateur est critique pictural, le tableau le tente mais il laisse passer l’occasion. C’est une italienne de passage à Paris qui l’achètera.
Un si joli petit livre l’expression pourrait qualifier La Bulle de Tiepolo ou plutôt la Première Gorgée ; c’est le livre (à succès) Granité Café, allusion transparente à cet ouvrage de Delerm? Dédoublement de l’écrivain ? L’auteur est la jeune femme qui a emporté le tableau. Antoine Stalin travaille à une biographie de Vuillard.
Un autre tableau est prétexte à l’enquête à Venise : Le Nouveau Monde de Tiepolo. Le critique part-il dans l’espoir d’y retrouver l’écrivaine ? Il prend pension à l’hôtel Felice que tient la mère de cette dernière. Est-ce un roman d’amourou une double enquête picturale?Il y a décidément beaucoup de doubles dans ce court ouvrage qui se révèle très dense.(Double Tiepolo pour l’ignorante qui croyait connaître l’artiste ! Non le peintre du Nouveau Monde c’est Giandomenico ! Le Tiepolo que je connaissais était son père Gianbattista).
Vraie rencontre, amour avorté, complicité dans leur quête qui s’écarte de Venise pour aller à Vicence visiter une villa décorée d’une autre fresque du Nouveau Monde qui donnera la clé du mystère qui a piégé le narrateur. Les deux complices s’embarqueront sur le vaporetto pour les îles de la lagune à Burano où se résoudra la deuxième enquête. Pénible découverte : le drame du grand père d’Ornella coupable (ou non) de la déportation de six cent cinquante juifs à Auschwitz. Pourquoi Venise est-elle , pour moi inséparable du Ghetto ?
Le roman avait commencé légèrement. Roman ou nouvelle m’étais-je demandé ? Futiles recherches érudites. Au fur et à mesure de la lecture, il gagne en densité et en gravité.
Pas trop d’accord. je ne considère pas les recherches artistiques comme futiles puisque c’est ce que j’ai préféré dans le roman. L’histoire elle-même m’a moyennement convaincue. J’ai trouvé que les personnages étaient des prétextes pour introduire l’enquête artistique et le thème de la déportation. Mais je ne me suis pas intéressée à eux outre mesure!
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