Farafra : la maison de Badr Abd El Moghny

EGYPTE 2010 / DESERT BLANC ET OASIS

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Deux dromadaires gravés encadrent l’entrée du petit musée. L’artiste nous accueille avec chaleur. Il nous invite à nous promener dans sa maison et dans son

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« jardin du désert ». Il nous parle de sa tristesse de voir la culture du désert disparaître, ses angoisses, ses rêves…

L’œuvre est très variée : bas reliefs gravés dans les murs, sculptures, aquarelles, tableaux de sables colorés, collections diverses de minéraux et de fossiles…

Sur les murs, des figures animales et des calligraphies : ma préférée est une sorte d’ibis qui porte « bismila el Rahim… » dessiné sur ses ailes. Sur un autre mur je distingue un cheval ailé (les ailes sont formées par un oiseau entier empaillé qui semble surgir du mur) en dessous une tête de mouton est aussi incrustée dans la maçonnerie. C’est la lecture de la calligraphie qui donne la clé : il s’agit du sacrifice d’Abraham survient le mouton qui sauvera l’enfant. Pour le cheval ailé, interprétation personnelle : il s’agit peut être de la monture du Prophète ?

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Ici, contrairement à nombreuses œuvres contemporaines, tout fait sens.
La visite commence à l’étage avec des tableaux employant des matériaux naturels, des sables, des bois usés du désert qui ressemblent aux bois flottés abandonnés par la mer sur les plages. Les aquarelles restituent  le village de Farafra avec ses maisons de terre qui déjà n’existent plus.

Au rez de chaussée, on pénètre dans le studio de l’artiste. Il est peuplé de modelages de terre, personnages composites où l’angoisse est très présente : des mains se lèvent pour briser des chaines. Les outils de l’artiste participent à la composition. Hommes femmes se mêlent même avec un point d’interrogation. Badr explique que maintenant il a trouvé plus de sérénité et qu’il travaille maintenant une autre matière : un beau grès veiné d’orange dans lequel il sculpte de beaux animaux aux formes harmonieuses.

J’aime beaucoup les personnages en terre qui raconte tout un monde : les vieillards au café, les artisans travaillant le bois ou la laine. A part, dans une autre pièce, comme il se doit, les femmes au travail : deux  d’entre elles actionnent une meule, une autre en habit coloré pile..

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Un mur sépare la cour en deux parties. De belles jarres sont alignées. Elles contiennent les sables colorés qu’utilise l’artiste dans ses compositions qui ont tous des teintes naturelles (sauf le bleu). Le sable noir et le marron proviennent des sources hydrothermales. Sur les couvercles, les poignées sont des têtes humaines de la couleur du sable de la jarre. Badr nous invite à les soulever.
A cette célébration des habitants du désert et des oasis s’ajoutent des trouvailles naturelles : fossiles de coraux, d’huitres ou de gryphées, concrétions ferrugineuses. Chaque détail retient l’attention. Nous ne sommes restées qu’une heure. Nous aurions aimé rester plus longtemps pour nous faire traduire les calligraphies, raconter les histoires, à regarder vivre les personnages modelés, à deviner le sens des compositions du jardin du désert – encore un style différent – amalgame d’objets usuels, d’éléments naturels de grande taille, de personnages de plâtre ou de pierre.

Nous souhaitons voir les maisons de Farafra qui ont inspiré les aquarelles. C’est hors de question nous avons pris du retard sur le programme. Déjà, le musée n’était pas prévu ! Au poste de police on en fera le reproche à Samer et à Cherif. Nos déplacements sont minutés. Une fois lancé, le minibus jaune et marron va avaler les 270 km qui nous séparent de Dakhla

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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