
Au retour d’Egypte, j’en ai savouré la lecture, dans ma tête se déroulait le film de notre voyage en Moyenne Egypte où les paysans vivent encore comme il est raconté ici.
Lecture lente, je goûte l’humour et la tendresse de l’auteur pour ces paysans misérables qui ne comprennent pour la plupart du temps pas ce qu’ils font au tribunal : celui qui a égorgé son mouton comme l’ont fait ses ancêtres avant lui -après tout c’était son animal -ceux qui ont trouvé des nippes dans le canal – ils étaient nus Allah les a habillés.. celui qui « pêchaient » les poules avec un hameçon…La misère est si grande, si grande aussi leur ignorance. Ils ne se rebellent même pas devant la sentence qu’ils prennent comme une calamité naturelle.
Le substitut ne se fait guère d’illusion sur sa fonction : une fois il perd le fil du procès, ou bien il raconte comment deux juges prennent des sanctions différentes seulement parce que l’un d’eux doit prendre son train. La misère ne frappe pas que les paysans. Fonctionnaires de la justice, policiers vivent aussi d’expédients.
La justice comme un théâtre ! Et El Hakim consacre un chapitre à sa rencontre avec un acteur qu’il avait connu autrefois.
Grande humanité dans cet ouvrage. Comme dans tous ceux de la collection Terre Humaine qui m’on laissé des souvenirs inoubliables. Malheureusement celui-ci est épuisé. Comment faire pour persuader l’éditeur de le sortir à nouveau ?
Tewfik EL HAKIM : Un substitut de campagne en Egypte Coll Terre Humaine