Troodos : Panaghia tou Araka – visite d’églises byzantines

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La Panaghia tou Araka est beaucoup plus vaste que toutes les églises que nous avons visitées. Son double-toit est en pente douce, des croisillons de bois verticaux enferment l’église jusqu’au sol. A côté, un bâtiment de pierre avec un beau balcon de bois, reste de l’ancien monastère, où vit le pope .Désordre pittoresque : cage à oiseau, pots de fleurs, un métier à tisser, une table avec du miel et des icônes. L’église est ouverte, le pope, costume bleu foncé et barbe grise, se précipite le livre d’or d’une main. Dans l’autre main,  une liasse de billets. Je n’ai plus de billets de 1£ seulement des 10£ Il me rend 5$ sans aucun commentaire ni remerciement. Nous avons fait un don !

Cela ne déliera pas sa langue pour décrire les fresques. Il nous montre de mauvaise grâce saint Siméon Stylite que nous cherchions depuis un bon moment, sur un  pilier près de l’iconostase. Les fresques de 1192,  n’ont jamais été rénovées. Les couleurs sont encore fraîches, les visages expressifs.

Visite des églises byzantines


Après la Crète, la Grèce, Istanbul et la Cappadoce, nous commençons à être au point pour visiter des églises byzantines. Bientôt nous n‘aurons plus besoin de guide pour trouver les principales scènes. Les personnages sont généralement nommés mais l’écriture byzantine est difficile à déchiffre d’autant plus que certains noms sont abrégés. Je  revois notre promenade à Mistra où nous passions d’une église à une autre sans rien comprendre. C’est à Saint Sauveur in Chora à Istanbul (grâce à un conférencier Italien,) que nous avons eu les premières clés pour comprendre ces fresques. La semaine en Cappadoce nous avait entraînées. Au début, il me semblait que les visages étaient stéréotypés, hiératiques et peu, expressifs. Ici, au contraire, je suis frappée par la variété des visages, les regards, parfois même les traits d’humour. Est-ce parce que ces fresques sont plus tardives et ont subi les influences des Francs et des Italiens ? Ou est-ce plutôt que notre regard s’est affiné ? Au lieu de passer étonnées, nous prenons le temps de regarder les visages. Notre éducation se décompose en, trois étapes : la surprise en premier, puis l’identification des scènes et des personnages, enfin nous pouvons nous consacrer à chacun d’entre eux. Evidement nous ne sommes ni peintres, ni critiques d’art ni historiennes, ces spécialistes peuvent comprendre la composition, les pigments, les détails historiques. Je ne me lasse pas de visiter ces chapelles que je n’ai pas fini de déchiffrer. Sans parler de l’émotion pure, du plaisir des yeux.

Déjeuner très confortable sur un banc derrière l’église devant le beau paysage de montagnes et de forêts. L’odeur des maquereaux fumés attire les chats, une mère et ses quatre petits. Un rouquin particulièrement entreprenant, serait facilement entré dans la glacière. Nous leur donnons les peaux des poissons.

Panne d’essence ?

Nous avons été imprévoyantes : le niveau d’essence baisse dangereusement. Les distances séparant les églises sont courtes en théorie, mais il faut toujours rajouter les détours quand nous nous perdons. Le pope affirme que nous trouverons de l’essence à Kypérounda. Cela tombe bien, c’est justement l’étape suivante de notre circuit.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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