sépulcre de saint Dominique
Par des rues qui tournent, Via Guarazzi, Via dei Chiari et Via dei Poeti nous arrivons sur la grande Piazza S Domenico. Quelques arbres, deux colonnes très hautes vert de gris portent l’une la Vierge, un chapelet pendant à son poignet, l’autre Saint Dominique.
Deux curieux sarcophages sont perchés sur des fins piliers et coiffés de toits à double pente. Qui repose ainsi en hauteur ? On ne le saura pas.
L’église de brique est imposante. Façade 13ème siècle, très simple. Dès qu’on entre, on est surpris par les dimensions énormes et par les nombreuses chapelles. L’éclairage est très élégant : les lustres en verre de Venise sont suspendus sur des cordons de plus en plus longs à mesure qu’on s’éloigne du chœur.
l’ange de Niccolo dell’Arca,
Sur le conseil du G. du Routard, nous nous précipitons à la chapelle du sépulcre de saint Dominique. Le monument commencé au 13ème siècle par Nicola Pisano fut enrichi de statues par des sculpteurs fameux pendant 3 siècles dont Niccolo dell Arca et Michel-Ange. Un groupe de touristes américains arrive, leur guide veut faire ouvrir la grille mais il faut attendre la fin de la messe. Nous emboîtons le pas au curé et aux bonnes sœurs qui vont au cloître (où se trouvent les toilettes). Le cloître est paisible, fleuri, la myrte est blanche un arbre de Judée rose. La coupole se détache sur un ciel très bleu. Suivant les indications du G du Routard, à droite du transept, nous admirons le Mariage Mystique de Sainte Catherine de Lippi. J’aime toujours Lippi.
Passant la porte marquetée, suivant le panneau « Coro museo », par un passage très étroit, nous parvenons dans le chœur. Les stalles marquetées de Damien Zambelli sont tout à fait extraordinaires peut-être plus belles que celles de Naples de la Chartreuse Saint Martino dont je garde un souvenir ébloui. Des dizaines de petits panneaux racontent chacun une histoire, des scènes de bataille ou se déroulant dans des palais ou dans la nature. Il faudrait des jours entiers pour identifier chacun des épisodes racontés provenant de la Bible, de la vie des saints et pour admirer les détails et la maîtrise des différents bois. J’essaie de filmer, impossible avec tous les reflets. Un évènement nous tirera de notre contemplation : on a ouvert la grille à 10h du tombeau de saint Dominique.
De près on peut maintenant admirer les détails des bas-reliefs de Pisano où se presse une foule de personnage finement ciselés dans le marbre blanc. Au mur, des explications (traduites en français) racontent les épisodes de la vie de saint Dominique. J’ai toujours été rebutée par le personnage que j’associe à la lutte contre les hérétiques et à l’Inquisition. Les deux attributs, le chien et la chandelle trouvent ici leur justification. La mère du saint, pendant sa grossesse, aurait rêvé d’un chien portant une chandelle, présage d’une naissance extraordinaire. On raconter qu’il aurait vendu des parchemins précieux pour nourrir les pauvres pendant une famine, ce qui le rend plus sympathique, qu’il aurait ressuscité un évêque tombé de cheval pendant une course effrénée(l’épisode est relaté dans le marbre). Au dessus des deux registres racontant la vie de Dominique, le monument porte un grand nombre de statues : aux deux extrémités les anges célèbres. Je préfère nettement l’ange de Niccolo dell’Arca, fin et gracieux à celui de Michel-Ange qui ressemble à un guerrier joufflu. A un premier niveau, quatre saints, Dominique habillé en moine porte un livre, au dessus les évangélistes, tout en haut Dieu le Père.
De l’autre côté de la nef, la chapelle du Rosaire est décorée de fresques fleuries et printanières (des roses évidemment).
De la Piazza S. Domenico, la via Garibaldi mène logiquement à la place Cavour occupée par un jardin. Les arcades sont plus hautes, les palais plus récents (19ème) l’atmosphère moins médiévale.
Galvani, sur un piédestal au milieu de sa place, nous rappelle que l’électricité fut mise en évidence à l’Université de Bologne. Ailleurs, dans la ville, on célèbre aussi Marconi.