CARNET DE BUDAPEST – Toussaint 2008
Bains Kiraly Fö utca 82-84 – entrée 2100ft, Femmes : lundi et mercredi
Batthyány ter (métro rouge) puis prendre la Fö utca parallèle au quai du Danube vers le pont Marguerite.
La façade verte, classique, se remarque de loin.
Les vestiaires sont situés à l’étage : cabines désuètes ripolinée en vert pâle avec des croisillons blancs. Une dame en sabots blancs et socquettes blanche, habillée comme une infirmière, nous remet à l’entrée un drap blanc et un tablier grège. Je revêts ce dernier par-dessus mon maillot de bain.. Ce n’est pas le tablier blanc et amidonné de la soubrette d’un érotisme de bon marché, c’est plutôt celui de la jardinière. Ridicule ! Cela vaut la photo ! Scandale ! Interdit !
– « vous êtes dans un monument historique ! Pas de photo ! »
Ce n’est pas le monument que D veut photographier mais moi, de plus, très décente : en maillot de bain.
Après avoir parcouru un dédale de couloirs entre les cabines nous descendons à l’étage des piscines. Une vapeur suffocante s’échappe d’une salle chaude. Traversons un pédiluve carrelé et aboutissons sous une coupole turque surmontant un bassin octogonal. Le sol est dallé de grès rose, un peu granuleux qui ne glisse pas. L’eau déborde de la piscine et noie le dallage. Nous posons tabliers et draps sur un banc de pierre dans une niche sous des arcades brisées turques. Nous plongeons dans le bassin d’eau tiède à 36°C. Il règne un calme reposant dans la pénombre. La lumière arrive par les culs de bouteilles de la coupole. 4 rangées d’ouvertures d’où coulent des trainées noirâtres provenant de l’oxydation des métaux dissous dans ‘eau thermale ou peut être des tuyaux anciens. Une patine rouge orangé imprègne les murs. C’est un très vieil établissement construit par Arslan en 1565. L’eau arrive par une fontaine qui exhale une odeur d’œufs pourris. Après quelques temps on oublie et on ne sent plus rien. Des écriteaux interdisent en Hongrois, en Russe et en Allemand de nager. Je les ignore. C’est fou le nombre d’interdictions ! La piscine est trop petite pour envisager la natation, tout juste quelques brasses pour se déplacer.

Il y a peu de baigneuses, toutes en maillot de bain. Les tabliers sont inutiles. Toutes trempent tranquillement en bavardant doucement. La pénombre incite à la rêverie. J’imagine le temps des Ottomans, les bains d’un harem dans un Orient imaginaire peuplé de belles odalisques peintes par Ingres ou Delacroix. A côté du hammam, on peut imaginer les thermes romains
Au bout d’un moment, comme je m’ennuie à ne rien faire, je vais explorer les salles de vapeur chaudes (60°-80°), meublée de bancs de bois. On s’y déshabille. C’est ici que le drap est utile pour poser ses fesses nues. La vapeur est parfumée ( ?). Je ne reste que quelques minutes, suffocante. Je me plonge dans un bassin rectangulaire de 3 à 4 m de long qui me paraît glacial (il est à 26° !!!) puis retourne dans le bassin octogonal. Un autre bassin est à 40°C, je découvre une piscine à 32°C, bien rafraîchissante et deux salles de chaleur sèches, la première qui sert de sas est entre 50°C et 60°, meublée de fauteuils et la seconde à 60°C. la chaleur sèche est plus supportable. Les femmes qui se sont dénudées dans la vapeur reviennent nues au bain. L’une d’elle nous fait bien rire : toute nue, elle est affublée d’un bonnet rouge vif. Sortez couvert ! On l’a surnommée « préservatif » (la mise en plis !). Une très vieille entre avec son tablier. Nous paressons deux bonnes heures dans une douce oisiveté.

A la sortie des cabines on dispose de deux sèche- cheveux : un casque de coiffeur antique et un sèche-cheveux soufflant moderne installé près d’un grand miroir. Une dame peu amène pousse mon casque pour se coiffer à l’aise. D réagit en s’installant sous le casque qu’elle monopolise 3 tours rien que pour embêter la dame désagréable qui m’a bousculée. On a le fou-rire.


A ce que je vois ce n’est pas mixte! Il n’y a pas des jours où la mixité est possible? On a bien envie d’y aller ensemble avec Wens.
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@claudialucia : il y a aussi des horaires mixtes il faut se renseigner sur place
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