SAISON INDIENNE- LECTURES ET CINÉMA
Aux vacances de Février, nous partirons pour Delhi! J’ai déjà les billets et le circuit. L’Inde est un sous-continent, un monde inconnu à explorer.
C’est à Angkor devant les bas-reliefs hindouistes qu’est venu le désir de ce voyage.
Mais comment aborder l’Inde d’aujourd’hui?
Gandhi est apparu comme une évidence : presque un siècle de l’histoire de l’Inde. La décolonisation s’est déroulée de façon exceptionnelle : la non-violence à travers la guerre des Boers et deux guerres mondiales. Le personnage de Gandhi est inséparable de la philosophie indienne, de sa culture. Dans le déchaînement de terrorisme et de violences cette démarche non violente est singulière.
Le gros pavé de Jacques Attali est très bien documenté : 190 titres figurent dans la bibliographie. L’auteur a le soin de replacer chaque événement dans son contexte géopolitique éclairant un fait local par une découverte, une œuvre, une référence occidentale. Ce parti pris alourdit parfois le récit mais il donne toujours une perspective intéressante. C’est donc un livre d’histoire que cette biographie. Histoire de l’Inde mais pas que. Histoire de l’Empire britannique, puisque la vie de Gandhi s’est déroulée au Gujarat où il est né, à Londres où il a étudié, en Afrique du sud où il a mené ses premières luttes. Les interlocuteurs de Gandhi furent le général Smuts mais aussi Winston Churchill et Mountbatten… En parallèle Attali fait voir la décolonisation d’une autre partie de l’Empire britannique au Moyen Orient et compare la situation de la Palestine avec la partition Inde/Pakistan.
Leçon d’histoire, mais aussi de philosophie. S’appuyant sur la tradition hindouiste et végétarienne, il lit Tagore, Thoreau, Tolstoï et correspond avec Romain Rolland. Il a construit sa démarche non-violente avec la certitude que la fin ne justifie pas les moyens. Le silence, le rouet et le dhoti seraient la réponse indienne à la colonisation, luttant ainsi contre l’influence occidentale, le commerce des textiles qui a ruiné l’artisanat indien et la consommation.Attachement à l’Inde dans son entièreté : opposé à ce divise les communautés hindouiste, musulmane, ou sikhe tout en étant parfaitement religieux. Héritier de l’hindouisme des castes mais défenseur des Intouchables.
Attali évite de tomber dans l’hagiographie. On a alors comparé Gandhi à Jésus, le Mahatma fut révéré comme un saint de son vivant. Il n’hésite pas à soulever les sujets les plus discutables comme son ignorances des luttes des noirs en Afrique du sud, limitant sa lutte à sa communauté, sa visite à Mussolini et son attitude très ambiguë avec sa lettre à Hitler. Scabreuses aussi ces affirmations de chasteté alors qu’il dort avec de très jeunes filles!
La personnalité de Gandhi, sous tous ces aspects, est fascinante. Intelligence politique et même sens de la communication quand il brandit des symboles inattendus : le rouet ou la marche du sel. Charisme inimaginable quand ses jeûnes font plus que manifestations, violences ou bombes.
Cette lecture a été une rude initiation!

Il faut toujours aller voir au delà de l’image d’Epinal que l’on nous sert sur des personnages comme Gandhi. Les fortes personnalités ne sont jamais tout d’un bloc .. Tu vas faire un superbe voyage.
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La promesse d’un voyage magnifique !
je suis très attentive à ton billet car Gandhi est un personnage tellement extra-ordinaire et j’ai peu lu sur lui, le film d’Attenborough ne m’avait pas enthousiasmé, par ailleurs j’aime beaucoup les livres de Jacques Attali ( plus que l’homme qui m’agace un peu ) je note donc cette référence
j’ai lu il y a peu une biographie de Pascal par Attali que j’ai trouvé remarquable d’élégance et d’intelligence
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