Dans la dernière scène du film Alexander, le poète, demande à sa femme : « qu’est-ce que demain? » – « l’éternité et un jour » lui répond elle.
Pendant une bonne partie du film, j’avais compris le titre autrement. Alexander sent que sa fin s’approche. Le lendemain il doit se rendre à l’hôpital. Le film raconte son dernier jour (avant l’éternité?). et pendant ce dernier jour le temps s’enfle démesurément : il doit donner son congé à sa bonne, quitter sa maison face à la mer, apporter des lettres anciennes à sa fille, confier son chien…et se remémorer les souvenirs d’une vie qui a passé si vite. Au feu rouge, des enfants lavent les pare-brises, la police les capture, il embarque un petit albanais pour le protéger.
Le film prend une autre tournure, devient un road movie. Sur les routes de montagnes enneigées ils rejoignent l’Albanie où l’enfant a sa grand mère. Sur la clôture, à la frontière, des silhouettes semblent pendues. Alexander n’a pas le cœur de l’y abandonner. L’enfant et le vieil homme ont donc un jour pour se confier, partager leur passé, et l’avenir…un jour aussi pour retrouver Sélim, « enfant des feux rouges », à la morgue et lui improviser un adieu.
Quelques minutes encore, pour un voyage poétique en autobus.
Plus je découvre l’œuvre de Théo Angelopoulos, et la musique de Eleni Karaindrou, plus je suis fascinée, envoûtée, par ce cinéma contemplatif qui prend son temps et par les images magnifiques. Poème funèbre pour un homme à la fin de sa vie. En couleur reviennent les jours heureux, ou plutôt un jour, celui de la naissance de sa fille, jour que sa femme avait revendiqué comme « son jour », mélange en un plan-séquence du passé, du présent, du futur. Apparition du poète Solomos, qui avait perdu sa langue maternelle et « achetait des mots » aux paysans de Zante…Poème de l’exil aussi, de l’exil des enfants, de l’ailleurs du poète.
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Et tu continues ton cheminement dans l’oeuvre de Theo Angelopoulos. Décidément, c’est ton réalisateur préféré… Il faudrait peut-être que j’essaie à nouveau. Mais cette longueur!
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Préféré? Je ne le sais pas, mais c’est un auteur important qui cadre avec mes préoccupations du moment.
La longueur n’a rien de gênant quand il s’agit de visionner un DVD au cinéma c’est un peu différent: il faut être disponible à l’heure de la séance, se déplacer,
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je partage ton intérêt pour ce cinéaste même si je n’ai pas tout vu de lui
J’ai repéré grâce à toi car je ne l’avais pas fait jusqu’ici le poète Solomos et j’ai vu que son oeuvre a été rééditée chez « le bruit du temps » je vais aller voir ça de plus près
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j’espère que tu nous en feras un compte-rendu!
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Ma bibliothèque a ce film en DVD donc je vais sans doute pouvoir le regarder cet été, ce sera une découverte. Mais tu donnes très envie.
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Pour une après midi ou une soirée pluvieuse…
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