CARNET BULGARE

La petite église de la Boyana (ou plutôt trois églises accolées) est perchée dans la montagne. Accessible par une route pavée très raide, et nichée dans un parc qui embaume : thuyas géants, buis, ifs et feuillus…Le gardien nous accueille dans un anglais parfait mais c’est un vieux radoteur. Nous avons l’honneur de tourner trois fois la grosse clé qui ouvre l’église (à chaque tour un vœu puisque nous sommes les premières visiteuses de la matinée). Dans la nef sont peints les deux couples de souverains qui ont commandé l’église le Sebastokrator Kalojan et Desiglava et en face Constantin Asen et sa femme Irina. Le roi porte la maquette de l’église. Un cycle de fresque raconte la vie de Saint Nicolas (que je ne connais pas) je remarque un beau tableau, une barque sur une mer grise houleuse, en face Nicolas descend du bateau et monte un escalier. L’église du fond est construite sur un plan byzantin, dominée par le christ Pantocrator. Nous nous attardons sur la Cène fameuse où les convives ont chacun une serviette dépliée, une tranche de pain triangulaire, des oignons qui ressemblent à des poireaux, et de l’ail. Vue du dehors, la petite église est ravissante avec ses toits qui se chevauchent, à ses pieds la tombe de la Reine Eléonore de Bulgarie. Une plaque commémorative rappelle un archéologue du Collège de France André Grabar (1896-1990).
« Sebastokrator Kaloian »(Caloian), Constanin Asen(Asan) et sa femme Irina etait roumains…ou, pour respecter l’appelation d’epoque: « vlachs »( car le nom de la partie sud de Roumanie etait: Valachia -nom donne par nos « voisins » d’autre fois)… Chez nous, la fete du « Caloian » est partout, dans la premiere jour du solstice d’ete, quand des jeunes filles preparent une poupee d’argile et participent a une ceremonie , en chantant un chanson special…La derniere fois quand j’ai vu tout ca moi-meme, c’etait en 1968, dans un village au bord du Danube,mais ces choses doit exister encore dans les villages roumains. A Bucarest nous avons le « Moulin Asan » un batiment historique en cours de conservation. Il existe encore la famille Asan, les proprietaires de ce moulin, qui sont aussi les dernieres heritiers du Constantin Asan.
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@george : merci pour les précisions historiques : les histoires balkaniques entremêlent toutes sortes de populations et de traditions je suis ravie que mon blog reflète ce métissage.
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..a lire aussi des textes sur le « Tsarat Roumain-Bulgare »…
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Rien que par ce texte, vous avez réussi à nous transporter sur place. Très bien écrit.
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