CARNET BULGARE

Par la route principale, Jeravna- Sliven : 60km. Par la montagne, 39. Nous choisissons la montagne, très tranquille, fréquentée par les cyclistes. La route monte en lacets jusqu’à un col en traversant des bois de chênes et de hêtres. Nous découvrons sur le versant sud les « rochers bleus » de Sliven – des marnes gréseuses recouvertes d’un maquis moins dense que la forêt. De Sliven à Stara Zagora la route est droite à travers la plaine thrace entre des champs labourés et des tournesols grillés qui baissent la tête. De temps en temps, pour changer, du tabac et des vergers avec des pêchers. On vend des fruits sur le bord de la route, mais aussi des confitures, des haricots secs. Nous évitons Stara Zagora et, après plusieurs demi-tours, pour n’avoir pas écouté le GPS, nous empruntons l’autoroute.
Plovdiv

Les 200km pour atteindre Plovdiv, en 3heures. Nous arrivons rue Saborna, à l’entrée c’est quartier piétonnier.
Plovdiv nous accueille bien : un homme fait le tour de notre voiture pour nous offrir une belle part de brioche qu’il nappe de miel. Puis tout le cortège du mariage quitte le parking.
La rue Saborna est bordée de belles maisons peintes en beige, rose, marron, jaune citron avec des moulures en stuc blanc très Mitteleuropa. Certaines se visitent, ayant été habitées par des célébrités de Plovdiv ou transformées en galeries d’art. Des arbres aux feuilles composées, lancéolées (un peu comme des acacias qui auraient des feuilles pointues) sont en pleine floraison avec des bouquets fournis de petites fleurs jaunes. Les pétales tapissent les interstices entre les gros pavés l’effet est très gai.

La Galerie des Icônes, 22 rue Saborna, à côté de l’église Constantin et Eleni, présente une collection d’icônes très bien présentées avec de nombreuses explications. Je retrouve avec plaisir La Vierge Source de Vie peinte par Zaharie Zograf (1836) . De gros poissons nagent, des éclopés se promènent dans le bas du tableau. J’ai vu ce thème à Aghia Triada près de Hania de Emmanuel Skordylis.
Saint Georges de Joanina est une connaissance récente, vu la première fois à Sofia. Curieux personnage habillé d’une jupe plissée comme un evzone. Je résume ici les exxplications :
Le culte de ce saint est apparu 13 ans après son martyr. George de Joannina est né à Tzuorli , Albanie. Il appartenait à l’armée turque et on le considérait comme musulman l’appelait Hassan. En 1836, il se maria avec une chrétienne, Eleni. Les musulmans le déclarèrent apostat et décidèrent de le punir. Son officier, Abdullah témoigna qu’il était chrétien. En 1837, à la naissance de son fils Ioannis, il fut torturé et pendu.
Extraordinaire Panorama de Jérusalem , tableau de grande taille (2mx1.5m) où les très nombreuses scènes s’articulent comme un jeu de l’oie.

L’église Constantin et Eleni est décorée à l’extérieur par le Songe de Constantin (inoubliable souvenir d’Arezzo). A l’intérieur, se déroule le baptême de deux petites filles en robe froncée. Le pope chante, les vidéastes filment. Les touristes s’éclipsent. L’iconostase est très dorée. Des chapiteaux à feuilles d’acanthe tout de bois gris et bleu en camaïeu, un plafond bleu. Non loin, le campanile blanc peint d’un fin liseré noir se détache dans le feuillage, son toit brille.

Nous avons déjà vu tant de musées ethnographiques que nous n’avions pas prévu de visiter celui de Plovdiv. La façade de cette riche maison bourgeoise est tout à fait remarquable. Après l’avoir photographiée sous touts les angles je me décide à entrer. Cette demeure de 1847s’articule autour d’une entrée ovale au plafond magnifique et entouré d’une belle frise comme nous avons vu à Koprivshtitsa mais en beaucoup plus opulent. De belles photos sépia montrent les paysans au travail. De nombreux costumes sont également exposés. Un berger porte turban et pantalons bouffants. J’aurais bien fait cette visite à la fin du voyage au titre des fameuses « révisions » que j’affectionne avant de prendre congé d’un endroit.
Nous grimpons en haut de la colline au complexe archéologique de Nebet Tepe, premières fortifications de la ville thrace mais déjà détruites par les Macédoniens en 342 av JC. Nous découvrons de beaux affleurements de granite, mais rien de lisible pour els béotiennes que nous sommes. Il faut faire attention à ne pas tomber dans le trou béant dans une construction de briques thrace ? romaine ? byzantine ? Nous nous intéressons au panorama, comptons les minarets (2), les clochers (6), les collines (3). Au retour je flâne dans les galeries des artisans (poterie, vannerie) J’aurais bien été tentée par la vannerie à base de feuilles de maïs. J’ai déjà fait le trajet Bangkok-paris avec un grand panier sur les genoux et ne veux pas renouveler l’expérience !
Après trois demi-tours sur la grande artère qui passe sous la colline dans un tunnel, nous avons l’occasion de découvrir l’amphithéâtre romain juste au dessus du tunnel.