Village et port de Lampoul

CARNET SÉNÉGALAIS

Aboubacar  doit nous conduire au campement du désert de Lampoul. Bouba ne veut pas dégonfler les pneus de la 4×4  pour le sable des dunes et les regonfler pour  le goudron, car il craint de ne pas trouver le vulcanisateur à son poste pour vérifier la pression. Le véhicule d’Aboubacar est en panne. Dans la conversation en wolof,  le mot alternateur  revient à plusieurs reprises.

Au port de Lampoul, le poisson est séché en plein air sur des installations récentes en ciment. Les pirogues, hissées sur le sable de la plage,  reposent sur de gros rondins qu’on pousse pour les mettre à la mer. Les vagues ne sont pas spectaculaires aujourd’hui, la mise à flot est rapide. Sur la plage, hommes et femme s’affairent autour d’un gros tas de poissons, les préparent et les éviscèrent pour le séchage. Un homme coupe le poisson en deux d’un coup de bâton sur la lame,  les femmes grattent et nettoient.

Au village de Lampoul, Aboubacar n’est pas au rendez vous. Attirées par les voix des enfants, nous allons jeter un coup d’œil à l’école coranique  dans une case de feuillages à côté de la mosquée. Deux gamines assez voilées qui font réciter les petits, nous accueillent.

« Notre maître, c’est l’oustaz qui fait la prière, nous allons aussi à l’école française, avez-vous des stylos ? »

On aurait bien aimé, elles sont si mignonnes.

Les femmes m’appellent. Elles tiennent boutique en face du puits. C’est le puits qui m’intéresse : profond de 17 mètres. A la place du seau, un bidon jaune est accroché à une longue chaîne. Au pied du puits, les mignonnes bouilloires en plastique vertes veinées de blanc des ablutions. La mosquée n’a  pas l’eau courante.

Un 4×4 du campement arrive juste à temps pour me soustraire aux vendeuses de souvenirs. Au volant, deux jeunes ; L’un conduit dans la dune avec la détermination d’un pilote de rallye qui veut gagner Paris-Dakar. On doit s’accrocher aux poignées. Un cheval bloque la piste, il faut reculer pour le laisser passer avec sa charrette. Brusquement, la folle équipée s’arrête : on a crevé. La voiture roule sur la jante. Il n’y a pas de roue de secours, c’est la seconde crevaison de la journée et le vulcanisateur a disparu.

Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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