Langue de Barbarie – Maraîchage

CARNET SÉNÉGALAIS

Jeudi 7 mars : maraîchage,

palétuvier rouge et rhizophores

Le parc naturel de la Langue de Barbarie s’étend des deux côtés du fleuve Sénégal. En face de la Langue de Barbarie, une belle route goudronnée surélevée surplombe des terrains incultes, salés inondés en saison des pluies. Les palétuviers blancs sont de petits arbres (maximum 5m) qui poussent vers le haut et qui ont le même feuillage que le palétuvier rouge rhizophore qui lance ses racines aériennes en arceaux s’enfonçant dans l’eau et se marcottant et atteint plus de 15m de haut.

A l’entrée du village de Gandiol, il y a des marais salants, nappe d’eau saumâtre rose avec des « icebergs » de sel. Les tas de sel coniques sont protégés par des sacs et des branchages.

le champ d’oignon

Dans cette région « inter-dunaire », la nappe phréatique est proche, environ 3m sous la surface du sol et permet des cultures maraîchères. Nous allons visiter un champ d’oignons.

Comme les Sénégalais, j’avance la main tendue : « Salaam aleikoum ! – aleikoum salaam ! ». La suite des salutations se déroule en wolof, Bouba m’a appris ce qu’il faut dire mais j’ai oublié la leçon. « comment ça va ? Ca va bien ! Et la famille ? Et la France…. »

A cette dernière question, nous avons la réponse toute prête sur l’appareil-photo. Nous avons gardé un cliché des bords de Marne sous la neige qui fait toujours son effet. Après les présentations on nous introduit dans le champ. Les femmes ont laissé les claquettes à l’extérieur comme dans une maison ou sur la natte sous l’arbre. Nous gardons les sandales et sommes bien inspirées parce qu’il y a des épines. Les oignons poussent dans de minuscules cuvettes rectangulaires (40cmx60cm environ)séparées par des allées sableuses. Comment ont-elles préparé ces rectangles ? De place en place il y a des puits cimentés. On me donne un seau au bout d’une corde de 4 ou 5m. Au milieu du seau un bâton de bois est disposé en diamètre. On verse deux seaux par rectangle mais il ne s’agit pas de les vider n’importe comment. Il ne faut pas faire un trou par un jet trop brutal au milieu. Adroitement la femme effectue un mouvement tournant que je m’efforce d’imiter. C’est ainsi que se creusent les rectangles. L’engrais : crottes de biquettes dans des sacs. On en met beaucoup. Le désherbage se fait à la main. Il n’y a pas une seule mauvaise herbe dans les plants que j’arrose ; Les femmes nous ont donné des noms sénégalais. Je m’appelle Soukaye et Dominique Khoudia.

engrais bio: crottes de biques

Un jeune garçon est monté au cocotier pour cueillir les noix de coco. On le filme et emporte les noix qu’on a achetées 3000CFA. On en boira le lait ce soir à l’étape. Le cordon inter-dunaire est soigneusement cultivé. Un peu plus loin, on récolte les carottes et les navets. Le long du fleuve est planté un rideau de filaos. Bouba arrête la voiture à l’ombre près d’une plage pour voir l’estuaire du fleuve et l’extrémité de la Langue de Barbarie. Les cactus – figuiers de Barbarie – ont donné leur nom à ce cordon de sable long de plusieurs dizaines de kilomètres et large de quelques centaines de mètres parfois quelques dizaines. Sur le sable, des centaines de petits crabes s’enterrent dans leurs trous à notre arrivée. Certains n’ont qu’une seule grosse pince blanche et l’autre atrophiée marron comme le reste de leur carapace.

Figuier de Barbarie et Langue de Barbarie
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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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