CARNET ARMÉNIEN

Nous avons téléphoné à Hasmik qui était avec ses enfants au Parc de la Victoire où se sont déroulées les Célébrations du 9 Mai. Elle arrive en même temps que nous poussant Mati endormie dans sa poussette. Sona, petite fille sage, tient deux ballons de baudruche rouges.
Le nettoyage de la voiture s’effectue à la main et au chiffon. Hasmik a pris rendez vous par téléphone au MOIKA de la rue Babayan. Pour 2000 dram deux semaines de pérégrinations dans les chemins boueux ou poussiéreux et de piqueniques sont effacés.
Nous invitons Jack à prendre un pot sur une jolie terrasse su le bord d’un frais bassin dans un café chic. Bilan de notre circuit : nous n’avons que des félicitations à lui adresser. Ma seule critique concernerait la belle Kia Rio, bien trop belle, trop neuve, trop basse pour les routes arméniennes. Une Lada Niva aurait été plus indiquée. Jack nous répond que, sans direction assistée, la conduite aurait été fatigante et que les Lada sont spéciales à conduire.
Des questions me trottent dans la tête :
Pratiques : absence de panneaux explicatifs sur les sites : selon Jack certains n’ont pas supporté les intempéries mais la plupart ont été retirés par le Ministère de la Culture pour correction des erreurs. Ils sont consultables sur Internet : armenianmonuments.org.
Désindustrialisation : elle est ancienne. Dans la région de Gümri et de Vanadzor, la fermeture des usines est consécutive au séisme de 1988. La plupart des usines ont été conçues à l’échelle de l’Union Soviétique, correspondant à une demande globale. Elles sont maintenant surdimensionnées pour la petite Arménie. Jack ne regrette pas du tout les complexes chimiques très polluants qui empoisonnaient le pays. En revanche il critique les dirigeants qui ont bradé les usines et vendu les machines pour s’enrichir pour leur propre compte, privatisé les services. Il aurait fallu favoriser l’industrie légère et les fermes collectives au lieu de les démanteler.
Il soulève un problème douloureux : l’émigration. Sans travail, les hommes partent en Russie comme saisonniers et ne rentrent que les mois d’hiver déstructurant ainsi la vie familiale. Pire, une émigration est organisée par le Quebec et la Russie. 250.000 Arméniens ont quitté définitivement le pays, un dixième de la population totale.
Jack fonde de bons espoirs sur le tourisme pour fournir des emplois. Le secteur est encore embryonnaire. Les hébergeurs qu’il emploie n’ont pas de compte bancaire pour des virements. Il est forcé de les payer cash et ne peut pas déduire ces frais pour ses impôts. Il est donc imposé sur l’ensemble des transactions comme si c’était sa marge bénéficiaire.
Au dîner, Hasmik a préparé des pommes de terre et des croquettes de viande. A côté, comme il se doit, herbes, fromage et salades. Elle tient à nous faire goûter une de ses spécialités : une sorte de chutney à la prune et au paprika ainsi que du pot au feu en gelée.
Avec ses enfants et son mari nous partons sur la plateforme qui domine la Cascade voir les feux d’artifices censés embraser toute la ville comme les années précédentes. Économies ? on n’en a tiré qu’un seul près de Mère Arménie qu’on aurait bien mieux vu du balcon. Mais c’est l’occasion de passer un bon moment ensemble, de faire la connaissance de son mari qui parle un anglais parfait et surtout de converser avec Areg son fils, qui voulait absolument me parler russe la semaine dernière et qui, motivé par notre visite, a fait des progrès spectaculaires en Anglais . Il pose des questions et me fait répéter les réponses jusqu’à ce qu’il ait mémorisé la phrase.

Certains motifs/lignes/couleurs/modeles sur ce tapis on les trouve chez nous, sur les tapis (« hand made wool carpets ») crees en Oltenie, au sud de ma pays…
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@George : ces napperons se retrouvent un peu partout dans les restaurants il y en a aussi avec du vert à la place du bleu.
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