CARNET ARMÉNIEN

Les Arméniens font le pont du 9 mai au lundi 13 : vacances scolaires, mais également banques fermées, administrations et même les escalators de la Cascade et le Centre d’Art Cafesjian que je me faisais une joie de visiter. La collection des sculptures de plein air me laissait présager un musée d ’art contemporain très intéressant. On se console en examinant avec soin les paliers de la Cascade. Le premier présente une piscine carrée où l’eau lisse reflète trois nageurs prêts à plonger en métal argenté brillant. Sous la fontaine deux tortues marines et des nageurs sont en bronze.

Au deuxième niveau : le bassin est à sec : carrés en damiers forment des gradins, chacun porte une grenade d’où jaillira un jet d’eau. Le bas relief du mur représente un oiseau merveilleux dont les ailes sont composées de grenades, grappes de raisin, motifs en amandes, fruits ou poissons. Renversé, sous l’oiseau : un éventail. Sur me rebord vers la ville, un homme est bizarrement agenouillé et grimaçant, du chinois Yu Minjun, lui font face trois mobiles très colorés d’Andrea Carson.
Le troisième niveau illustre le thème « urbanization versus wild life » : un ours polaire de marbre du Chinolis Zhaolui Liu, tourne le dos à une fusée chromée à deux étages polonaise (1980) tandis qu’un lion solitaire occupe tristement le centre du palier. Quand je m’en approche, je découvre que le sculpteur n’a pas fait son lion en bronze mais en pneus de moto lacérés.
Le 4ème palier est introduit par 4 lettres du mot LOVE ; Dans la piscine à damier, une demi-tête humaine est à demi immergée faisant face à un poisson de bronze exondé.

Enfin ! la descente des marches est terminée. Nous pensions tranquillement les descendre avec l’escalator. Le Chat de Bottero nous accueille en face de la Mouette bleue. Je note les noms des sculpteurs : Saraj Guha pour les impalas, Barry Flanaghan (UK) pour les lapins acrobates, trois sculptures sur ce thème.
Il fait bon ce matin. Il n’y a pas de voitures dans les rues. A l’Opéra nous prenons la rue Moskovian qui décrit une courbe pour aller à la Maison Musée Martiros Saryan.
Maison Martiros Saryan
Martiros Saryan (1880-1972) a étudié à Moscou. Il n’échappa pas à l’influence des impressionnistes puis des Fauves, disciple de Gauguin et de Matisse. La première salle (1909-1917) présente des tableaux colorés sur des sujets orientaux et égyptiens où les animaux sont très présents. Un de mes préférés Night landscape in Egypt montre la gamousse. Dans Persia, des ânes et des gazelles.
En 1921, Martiros Saryan et sa famille s’installent à Yerevan. Les Tableau de cette salle illustrent une Arménie rurale, colorée, orientale avec des maisons aux toits plats, des balcons de bois bleu. L’Ararat mais aussi l’Aragats. Je découvre Ashtarak tel qu’Ossip Mandelstamm a dû la voir, villageoise, orientale, au pied de la montagne. Réalisme socialiste oblige, Saryan peint aussi les usines d’Alaverdi et ses cheminées fumantes.