CARNET ARMÉNIEN

Saghmosavank est un monastère célèbre, donc connu du GPS. Malgré tout, on réussit à s’embrouiller dans les bretelles d’accès à la voie rapide. Occasion de traverser une nouvelle fois Ashtarak et d’assister à la cérémonie du 9 mais au Monument aux Morts. En France, le 8 mai est occasion de ponts, vacances, week end, tout le monde a oublié la Seconde Guerre Mondiale. Pas les Arméniens. A Yerevan on se presse au Parc de la Victoire pour assister à la parade.

Le monastère de Saghmosavank ou monastère des Psaumes (13ème) est situé à l’écart sur le rebord du canyon du Kassakh qui a creusé au moins 6 gradins dans les coulées empilées.
U n panneau raconte :
« Selon la tradition Saint Grégoire, après l’adoption du christianisme en 301, construisit une petite église dans la vallée du Kassakh dont on ne sait plus rien…. »
« ….quand la partie orientale de l’Arménie fut libérée des Turcs par les princes Zakarian, ces derniers récompensèrent les nobles en leur distribuant des terres. Les princes Vatuchian reçurent une grande partie de l’Aragats et reconstruisirent Saghmovarank… »
L’église date de 1215, le Gavit de 1235, la bibliothèque 1255.
L’ensemble est construit en belle pierre brune contenant des inclusions noires. On entre par une belle porte surmontée de motifs pentagonaux et d’étoiles à cinq branches. Au dessus dans un arc ogival le pavage est plus simple de losanges formant des fleurs à 4 pétales.. Le gavit est grand soutenu par d’épaisses colonnes. Dans l’église, le curé coiffé d’une toque blanche, enveloppé de satin blanc, dit la messe, aidé par deux enfants de chœur en rouge, des jeunes hommes, à grand renfort d’encens. L’assistance est clairsemée : un seul homme. Nous ne faisons qu’un passage discret. Dans le gavit une petite porte fait communiquer avec une église beaucoup plus petite. Une guide montre à un groupe allemand avec sa lampe de poche les anges sculptés sur un arc du chœur invisibles dans la pénombre. Elle dirige le faisceau lumineux sur les fresques très colorées : un évêque – Saint Grégoire ? –

A la sortie du village la cérémonie du 9 mai réunit une assistance plus conséquente que la messe. Les enfants des écoles sont venus avec des ballons de baudruche, accompagnés par les mères.
Comme il ne pleut pas et même que les nuages se séparent, nous continuons la route vers le nord espérant apercevoir les sommets enneigés de l’Aragats. Sur la gauche de la route M3 ; des lettres géantes accompagnées de statues et sur la haut de la colline une croix métallique moderne en fer, forment le Monument aux lettres arméniennes. Ce n’est pas bien beau, mais c’est un témoignage de l’attachement des Arméniens à leur alphabet si original, à leur culture millénaire liée à cette écriture.

Le plafond nuageux est remonté un peu, laissant entrevoir les névés et une ligne de crêtes dont il faudra se contenter. Je chercherai les Souvenirs Arméniens d’Ossip Mandelstamm qui célèbrent ces paysages et l’Aragats.
Hovanannavank
Hovanannavank est aussi construit sur le rebord du canyon du Kassagh. Il est entouré de fortifications.

Comme à Saghasmosavank, le porche est ciselé de frises à entrelacs et de motifs orientalisants.
Le Gavit est étonnamment éclairé et aéré : sa coupole est soutenu par des colonnettes et non pas par un tambour plein. Il sert aussi de clocher : 5 cloches sont suspendues. Les murs sont également percés d’ouvertures en arcades vers l’extérieur.
Au dessus de la porte le tympan est sculpté : de part et d’autres du Christ deux groupes de personnages. A la droite du Christ, les Vierges Sages, bénies, (Kaplanian p.96) brandissent bien haut un bâton, à sa gauche, les Vierges Folles s’en iraient la tête basse….l’auteur note toutefois « l’ennui c’est qu’il semblerait que ce soient des hommes et qu’ils portent tous des auréoles… » L’interprétation reste donc énigmatique.
L’église fleure bon l’encens, elle est de bonnes dimensions.
Chercher un coin pique-nique dans la campagne par ce jour humide n’est pas facile. Dans les alentours, la campagne est assez urbanisée. Les chemins défoncés sont remplis d’eau après la pluie. On mange donc dans la voiture au petit village d’Ushi : les restes de pastrami acheté à Gümri, du beurek de Gohav, des pâtes de fruits. Rangement de la voiture qu’il faudra rendre propre dans quelques heures.
impressionnant ce canyon! Bonne journée!
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…. »les restes de pastrami acheté à Gümri »….. « pastrami » chez nous est…: « pastrama »
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@George : a ou i c’est délicieux!
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