Kerameikos

7h30 : la rue Tsaldari qui nous conduit au Céramique est encore vide – il fait déjà chaud.
Le Kéramikos est le cimetière antique aux portes de la ville antique.. Le site est entouré de murs, dans une cuvette, heureusement qu’il est tôt ! Nous sommes les seules visiteuses.
Un jeu de piste
L’exploration ressemble à un jeu : tout d’abord s’orienter! Retrouver l’entrée, le Dipylon – terme que je trouve bizarre, n’ayant pas l’idée de le rapprocher de celui de Propylées – ensuite les artères principales : la Voie Sacrée et le Dromos. Aucune indication . Un petit ruisseau bordé de cannas oranges nous sert de repère.
Stèles

Quatre copains débonnaires font la conversation. Barque funéraire au pied de Charon : la scène change de registre. Un bœuf grandeur nature, domine une autre stèle. A ses pieds, la chienne molosse le contemple, surprenant spectacle dans un cimetière !
Le Kéramikos est très fleuri : lauriers roses, fleurs bleues non identifiées, cannas, des figuiers donnent une ombre fournie et rafraichissante.
Athènes : Agora

L’Agora est à quelques minutes de marche du Kerameikos. Nous arrivons derrière l’Hephaïstéion et pénétrons par une porte dérobée.
Héphaïstéion
Le temple d’Héphaïstos est situé sur une sorte d’estrade naturelle dans la verdure. Il est très bien conservé : les frises des combats des Centaures et les Travaux d’Hercule sont encore bien reconnaissables.
En contrebas, s’étendent les ruines de l’Agora, nous continuons donc notre jeu d’orientation bien pilotées par le Guide Gallimard qui offre une belle reconstitution en couleur et en relief, sur le Guide Bleu il y a un plan, des descriptions des notices. Nous sommes très bien installées pour consulter nos documents sur des bancs à l’ombre.

Tholos, Bouleuthérion
Nous trouvons d’abord la Tholos, ronde, et le Bouleuthérion : il nous faut comprendre la fonction de chacun de ces édifices et découvrons les mécanismes de la Démocratie athénienne. Nous effectuons des navettes entre plans, ruines et explications. Peu à peu tout s’anime : nous imaginons Socrate discourant sous la Stoa. Nous découvrons ensuite le tribunal où il fut jugé.
la Stoa : le Musée
Dans le musée, je verrai des petites fioles de poisons contenant peut être la ciguë. Il faudrait sans doute imaginer les victuailles du marché, les cris … Le site est bien ombragé, il souffle une brise agréable, la visite est passionnante.
On a reconstruit une Stoa, long bâtiment en marbre blanc, précédé d’une double colonnade sur deux niveaux pour abriter le musée. Cette construction neuve choque à première vue sous ses tuiles rouges. Mais elle nous aide à mieux imaginer l’aspect réel de l’Agora. Ce n’était pas un parc orné de ruines romantiques, mais un espace urbain construit d’immeubles, de boutiques, de galeries, les arbres étaient peut être absents, les rues ressemblaient peut être à celles de la ville moderne, les automobiles en moins mais avec de la foule, des passants Comme nous n’avons pas de ticket, on nous refoule au musée. D renonce à la visite, j’y vais donc seule et je découvre les objets retrouvés sur l’Agora. Certains sont prévisibles : vaisselle, outils, mais d’autres sont plus étonnants : un biberon, un pot de chambre. La vie politique et judiciaire a laissé une machine à désigner les jurés avec ses boules, les tessons d’ostracisme, les fioles de poison. Tous ces objets donnent à l’histoire une densité palpable.
Toutefois il convient d’être prudent : tous ne sont pas contemporains. Entre l’Odéon d’Agrippa et Socrate se sont écoulés six siècles. Comme si la Renaissance, Louis XIV, Napoléon et De Gaulle s’étaient rencontrés sur la place de Paris !