CARNET MACÉDONIEN

L’église de Lidia sonne à 6h, il fait jour, temps de profiter de la fraîcheur, j’ai même sopris un châle. Je lis Plutarque : Histoire d’Alexandre lecture tout indiquée pour notre périple macédonien. Sur la liseuse, Plutarque est gratuit. C’est une lecture facile, amusante.
Site de Philippi
On peut aborder un site archéologique de différentes manières. Avec un guide qui montre et raconte. Flânant, se laissant séduire par le romantisme des ruines, rencontrant des fantômes inespérés. Jouant à une chasse au trésor avec plan et indices. C’est généralement ainsi que nous visitons Philippi, cherchant à faire coïncider les descriptions de nos trois livres et les vestiges.
On voit d’abord le théâtre de Philippi fut construit au 4ème siècle, c’était alors un théâtre grec, au 2ème siècle avant JC, on en fit un théâtre romain, au 3ème siècle après JC il fut transformé pour les combats avec des fauves. Ce théâtre n’est pas spectaculaire. Vu de l’intérieur, il est plutôt petit. Les gradins sont bien remontés pour que des spectacles s’y déroulent au cours du Festival de Thassos. Nous avons raté Erinyes d’Aristophane, samedi dernier. En revanche, les abords sont très jolis : bas-reliefs des Érinyes, de Mars et Diane avec un chien sur les pilastres de l’entrée, acteurs ou danseuses finement dessinés.

Un chemin de terre conduit à la Basilique A est de taille imposante, mais très ruinée. Seules deux colonnes tiennent debout. Au sol, de très nombreuses plaques de marbre à motifs chrétiens (croix de Malte souvent) témoignent de l’ancienne splendeur de l’édifice.
Plus loin, se trouve un petit temple hellénistique (Héraion) 3mx4m. Il reste quelques marches d’un bel escalier de marbre
En contrebas, la Basilique C.
J’ai cherché la prison de Saint Paul, signalée une citerne avec une fresque sous le musée.

On traverse ensuite la route Drama/Kavala et on découvre un tronçon de la Via Egnatia qui traversait Philippi. On reconnait les principales structures de l’Agora (Forum) : le temple de l’Est, la bibliothèque. Accolé, le marché alimentaire (macellarium) avec de petites boutiques.
P

uis on visite la très spectaculaire Basilique B avec ses hautes arches de brique et de pierre calcaire, ses colonnes de marbre vert de Thessalie (brèche vert clair et morceaux foncés). Les chapiteaux ne sont plus romains. Les feuilles d’acanthe simplifiées me font penser à Saint Jean de Yereruik, en Arménie – de même époque 550 apr. JC, mêmes éléments de décor et mêmes proportions monumentales. Un panneau montre la reconstitution de la basilique avec deux grosses coupoles comme Sainte Irène de Constantinople.
