CARNET MACEDONIEN

Le mont Olympe
Nous sommes arrivées lundi par temps gris. Cherchant une banque, j’ai aperçu le Mont Olympe dans la lumière du soir mais le mardi le sommet était caché par les nuages et j’avais oublié sa présence. Ce matin très lumineux, le sommet surgit très nettement et nous accompagne. Voilà enfin, le séjour des Dieux ! Cette très haute montagne (3000m) me fascine. Plus on approche plus elle devient nette : verte, couverte de forêts à sa base, rocailleuse vers la cime.
Le tabac

Au lieu de suivre l’autoroute Thessalonique-Athènes, nous prenons le chemin des écoliers dans les vergers d’actinidias aux feuilles rondes épaisses, aux branches souples comme des lianes. De puissants canons irriguent le maïs. Le tabac est en fleur. On le récolte. On filme les cueilleurs (cueilleuse) tandis que les hommes installent les feuilles dans des boites. En Bulgarie, les femmes enfilaient les feuilles avec une aiguille assisses sous des bâches plastiques dans une chaleur. Les feuilles sont alignées dans une gouttière en plastique jaune. L’ouvrier tourne la manivelle. La machine embroche et enfile la pile avec une ficelle. C’est beaucoup moins pénible. Les deux hommes et la femme sont ravis d’être filmés. Ils sont albanais. De la France ils connaissent Zidane.
Le Parc Archéologique de Dion

Dans l’Iliade, Homère chantait la montagne sacrée. D’après un mythe ancien, Deukelion, roi de Thessalie, construisit le premier autel après la première inondation (première fois que j’entends cette référence à un Déluge. Les rois macédoniens visitèrent fréquemment ce sanctuaire. Ils faisaient des sacrifices à Zeus pour sceller des alliances. Philippe II y célébra ses victoires. Alexandre le Grand s’y rendit avant la campagne d’Asie. Dion était florissant aux temps hellénistiques, romains jusqu’au début du christianisme.
Les sanctuaires ne sont pas installés n’importe où. Les sources, les ruisseaux, la rivière apportent l’eau indispensable aux cérémonies, expliquant le choix de cet emplacement ; La végétation qui profite de l’abondance de l’eau confère au site un aspect magique.
Les temples se trouvent sous des peupliers immenses, des platanes à l’ombre fournie, des noyers. Nous nous promenons dans un site verdoyant encore rafraîchi par la rivière, les ruisseaux rapides. On a installé des parcours cimentés parmi les menthes odorantes, les prêles, les roseaux géants passante sur de petits ponts, des passerelles. On a construit des miradors pour avoir une vue plongeante. A chaque carrefour, des panneaux bilingues racontent l’histoire ou la mythologie. Des fontaines d’eau potable jaillissante permettent de se désaltérer. Nous étions habituées aux sites brûles par le soleil où les pierres des fondations chauffent sous de frêles graminées. Quelle agréable surprise !

Dion est consacré à Zeus, les cultes consacrés à d’autres dieux y sont célébrés.
Déméter (« terre-mère » étymologiquement) en Thessalie, où l’on cultivait les céréales, était honorée à l’automne à l’époque des semis. Les femmes initiées étaient les actrices des rites sacrés. Les anciens temples du 6ème siècle furent remplacés au 4ème siècle par des temples doriques de petite taille avec une fontaine des danses sacrées. Dans la verdure exubérante, les fondations sont à moitié cachées. Des petites statues féminines retrouvées là, rappellent ces danses des femmes.
Plus loin, se trouve le petit temple de Zeus Hypsistos précédé par une voie sacrée bordée de colonnes portant des aigles (elles sont au Musée et j’ai été étonnée par les proportions modeste de ces colonnes ainsi que de la qualité du marbre vert). L’autel des sacrifices ornéd’un taureau est aussi de petite taille (60cm). La statue de Zeus en majesté est presque intacte (il lui manque la tête).

Un pont franchit la rivière et on arrive au sanctuaire d’Isis. Le culte de cette déesse Egyptienne m’a interloquée. Le guide Bleu note que les sanctuaires datent des Sévère (2ème -3ème siècle après JC) sur un lieu consacré à Artémis Loschia présidant aux accouchements.
Le panneau exposé sur place précise que :
« près des eaux de la rivière Vaphyras, il y avait d’abord un sanctuaire dédié à Aphrodite ert à Artémis » , déesses grecques résidant sur l’Olympe.
Isis était honorée personnellement par Alexandre le Grand dans son sanctuaire du Delta du Nil
L’eau de la rivière Vaphyras figurait le fleuve sacré d’Isis – le Nil – tandis que les célébrations se déroualient au printemps et à l’automne lorsque le site était inondé (allusion à la Crue du Nil). Dans u ntemple à 4 colonnes, on vénérait Isis Loschia protégeant les femmes après l’accouchement comme Artémis avant elle. Un petit temple dédié à Aphrodite se reflétait dans l’eau.
S’il ne reste que quelques colonnes, un bel escalier de marbres et des statues, l’endroit n’en est pas moins ravissant. Nous sommes enchantées par la magie de l’eau, les senteurs de menthe, les libellules, les grenouilles qui sautent. Cette visite restera comme une des belles surprises de ce voyage. Dans ce « Nil » ne poussent ni papyrus ni lotus mais les prêles font des papyrus très convenables.
Sur la rivière Vaphyras, un petit moulin à eau, pas antique du tout mais charmant.
C’est aux abords de la rivière qu’on a choisi de présenter les animaux et leurs correspondances dans la Mythologies.
Histoires d’animaux
L’aigle – Aquila Chrysatos – est attribué à Zeus
Le Hibou ou la Chouette – à Athéna glaucopis.
Le Corbeau a été maudit par Apollon à l’occasion de son mariage avec Koronis, une mortelle. Artemis a tué Koronis. (Histoire à compléter)
Le Martin pêcheur est une métamorphose de Keryx et Alkyone, à cause de leur impertinence. Alkyone a été condamné à pondre ses œufs en hiver. Pour permettre aux petits d’éclore en janvier, quelques beaux jours lui ont été octroyés : appelés les beaux jours d’Alkyone.
Le papillon à cause de ses métamorphoses symbolise l’âme humaine, la psyché.
A la Libellule on associe l’importance de l’eau.
Le serpent, Elaphe chtonia, est le gardien des lieux sacrés, des sanctuaires d’Athéna, de Dionysos, d’Asclépios et d’Hermès.
La tortue, chelone, est une nymphe punie par Zeus parce qu’elle n’était pas venue aux noces d’Héra. La lyre d’Orphée était faite de sa carapace.
La belette, Mustela, est la métamorphose de Galintha, amie d’Alkmène, mère d’Héraklès
Toutes ces histoires me ravissent ; je les copie avec délectation.

Le Grand autel de Zeus. Alexandre le Grand, pour inspirer ses troupes avant la campagne d’Asie y fit des sacrifices magnifiques. La tente royale contenait 100 lits selon Diodore. Dans cette même tente, 80 macédoniens célébrèrent les noces avec des femmes asiatiques à Suse.
Le théâtre hellénistique se dresse derrière une pelouse fleurie. Le Festival de Dion y donne des représentations. Il a donc été très restauré et parait moderne.

Le petit théâtre romain enfoui sous la verdure est bien conservé et a plus de charme.
Le sanctuaire d’Asklepios , en activité du 4ème -3ème siècle avJC jusqu’au 3ème apr. JC est proche des sources à la base de la cure thérapeutique ;
La source sacrée de la rivière Vaphyras, le Bois Sacré des Muses rappelle que les 9 muses sont nées sur les flancs de l’Olympe de l’union de Zeus et de Mnemosyne. L’eau était importante dans le culte de Zeus.

De l’autre côté de la route moderne, s’étend la ville romaine, ombragée seulement par quelques noyers. Par le soleil de 11heures nous parcourons le Cardo maximum aux grandes dalles polygonales de brèche aux inclusions colorées. Comme dans toutes les rues romaines, on voit les traces des roues des chars et on reconnaît les boutiques. Une frise de boucliers et cuirasses signale quelque chose , mais quoi ?Nous suivons toute la rue jusqu’à la Villa Dionysos, appelée ainsi à cause de la magnifique mosaïqué représentant Dionysos sur un char tiré par des panthères. En plus de la mosaïque on peut voir des péristyles et des bassins de marbre. Dans la villa voisine on a trouvé un hydraule – orgue . nous avons vu un instrument similaire à Aquincum près de Budapest.

Nous terminons cette visite par celle du Bâtiment polygonal – au plan compliqué, de la Basilique chrétienne et des grands thermes.
Il fait très chaud, je suis saturée de visite. Une pause, café frappé devant le Musée de Dion est la bienvenue. IL y a toute une série de tavernes pour touristes, aujourd’hui, vides.
Nous choisissons celle au nom d’Isis : Isida.

La dame est charmante, toute ravie (moi aussi) d’échanger quelques mots en grec avec moi. L’assiette de mezzés est bien remplie : une tomate coupée, deux gros morceaux de feta, des lamelles d’aubergines frites, des rondelles de courgettes ainsi qu’un poivron allongé grillé. Ce n’est plus l’apéro, c’est le déjeuner. La dame a fait frire les légumes exprès pour nous. Je lui demande où on achète les billets pour le spectacle de Théodorakis samedi prochain dont j’ai vu l’affiche. . elle promet de se renseigner pendant que nous visitons le Musée ;
Le Musée

Les statues présentées sur le site sont des copies. C’est au Musée que sont les originales. Nous les retrouvons avec plaisir. Elles sont encore plus belles qu’on ne l’imaginait< ; les copies étaient charmantes dans leur cadre naturel. Les marbres sont d’une grande finesse.
Les billets de Théodorakis sont vendus à la Maison des Mosaïques. On peut aussi visiter un bâtiment neuf abritant les réserves.
Nous rentrons à 14h30, épuisées par cette longue visite. J’émerge de la sieste à 18h pour aller au cybercafé et à 19h me baigner. La plage est toujours aussi bondée. Je pose ma serviette pliée et mes sandales dessus. Il n’y a pas la place pour la déplier. L’eau est tiède et calme ; j’ai plaisir à nager. Je découvre dans l’atmosphère sèche les rivages de la Chalcidique invisibles les autres jours dans la brume.
Bonjour Miriam, pendant un petit moment, j’étais avec toi devant ces merveilles. C’est une destination passionnante pas si loin de la France Merci. Je pars bientôt au boulot. Bonne journée.
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bonjour,
merci pour ces photos et explications. Nous partons demain pour la Serbie (ou nous sommes originaires) et dimanche prochain pour olympic beach. Nous avons hates. Je cherchais des infos sur le site archéologique de Dion. Merci beaucoup grâce à votre blog j’ai eu mes réponses. J’ai hâte de découvrir une partie de la Grèce. Depuis mon enfance je me passionne pour l’histoire de ce pays.
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Bonjour,
Je vous remercie pck j’étais vrm en PLS avec mon expo de Grec
Merci encore, bye !
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ouah
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