Vertheuil et le Médoc

AUTOMNE AQUITAIN

au petit matin, traversant la forêt

 

La route de Lesparre traverse une forêt de pins magnifiques. Le soleil joue entre les troncs avec la brume du matin. Nous photographions les rais obliques. Surprise : la toile intacte d’une araignée ornée de perles de rosée. Après Lesparre,  nous arrivons dans le vignoble du Médoc et  traversons des villages aux maisons blanches.

Vertheuil

les tours de l’abbatiale de Vertheuil

Les deux tours de l’abbatiale, l’une carrée couverte d’un toit pyramidal, l’autre octogonale percée de nombreuses ouvertures, apparaissent encadrées dans la petite rue. Devant le porche de l’église? sur la petite place du village? des maraîchers ont installé leurs étals, petit marché sympathique !

porche de l’abbatiale de Vertheuil, des paysans et vignerons à la place des saints et des anges

Le porche à l’arc roman est orné de trois frises : la plus interne représente les vieillards de l’Apocalypse, autour point d’anges ou de prophètes, ni de saints. Ce sont des vignerons et des paysans, agenouillés qui taillent la vigne, attachent les sarments ou labourent. La pierre blanche et fine se prête à la sculpture fine. L’église est imposante, la nef très haute. Des feuillets explicatifs sont à la disposition des visiteurs accueillis en musique : construite dans le style des églises romanes du Poitou elle a été fortifiée lors des guerres de religions. Au 17ème siècle on a retouché l’entrée avec un angelot classique. C’est une étape du pèlerinage de Compostelle. Dans le chœur les stalles de bois sont amusantes, nous cherchons le moine avec son tonnelet, puis la femme qui symbolise la tentation. J’aime beaucoup les chapiteaux romans mais ceux là sont vraiment perchés très haut.

stalles du chœur : le moine tient un tonnelet

Dans les jardins de l’abbaye il y a une foire aux plantes, les pépiniéristes sont venus avec des rosiers, des arbres fruitiers, des cyclamens et fraisiers habituels mais d’autres présentent des variétés curieuses. Une poire-melon qui daterait de Louis XIV solanum muricatum, ressemble plutôt à une aubergine blanche veinée de violet, mure elle devrait être couleur brique. La plante a des fleurs qui ressemblent à celles de la pomme de terre, des feuilles et le port rappellent les pommes d’amour, on peut la cultiver en pot, mais elle est gourmande comme les tomates. On peut la garder dans une véranda hors gel et elle est alors vivace. Mangé cru ou cuit, on peut aussi la poêler avec du Grand Marnier.

une solanacée comestible : poire-melon

Un autre maraîcher offre pour 1€ un assortiment de cucurbitacées, mangeables ou pas, pâtissons, coloquintes, potimarrons, courges mais aussi des légumes très décoratifs rayés de vert, l’un d’eux allongé orange ressemblant un peu à une courge, delicata bush d’autres en forme de poivron ou de melons avec un creux, le patidou ou sweet duping. Le vendeur nous explique comment les cuire à la vapeur, on peut les manger au beurre à la cuiller ou les farcir comme des tomates.

étranges cucurbitacées : potimarron, patidou ….

Les nouvelles techniques de jardinage, compostage, cultures « en lasagne » avec des coches de paille alternant avec de la litière de feuille et du terreau, les cultures sans labour, sont expliquées. On peut acheter du lombric-compost ou se procurer un composteur.

Un loto a lieu dans une salle de l’abbaye, nous apprenons que « Marcel a gagné un  cyclamen »,  un peu plus loin des femmes proposent des confitures-maison à des prix défiant toute concurrence…c’est villageois, bon enfant. Il fait beau. Nous apprécions la bonne humeur.

la vigne après la vendange

Nous traversons le vignoble du Médoc avec ses vignes et ses châteaux. La terre du Médoc doit valoir prix d’or, on cultive les vignes jusqu’au bord de la route très étroite. Ici flotte le drapeau chinois, sans doute un château acheté par les chinois ! Les châteaux ressemblent à des châteaux, les allées qui y conduisent sont soignées, souvent bordées de plates-bandes fleuries de cosmos roses et violets. Après avoir tournicoté dans les vignes nous traversons Saint Estèphe pour aller pique-niquer sur les bords de la Gironde.

sur les bords de la Gironde

Les berges sont recouvertes d’une herbe verte très drue. Sur le bord de l’estuaire sont installés des carrelets, ressemblant aux trabucchi des Pouilles. Chacun a installé un petit coin à l’entrée de la passerelle, cultive des massifs, avec une table et des bancs, parois un barbecue. En face, c’est le vignoble et encore des châteaux précédés de fleurs et d’arbres décoratifs.

Nous rentrons par Pauillac dont nous ne voyons que les installations industrielles, pétrolières.

Comme le soleil brille, et qu’il n’est pas encore 16h, je décide d’essayer les vélos qui sont mis à disposition gratuitement au gîte. La piste cyclable part à une centaine de mètre au Pin Sec. Vers le nord en direction de Montalivet. Je pédale sur une très jolie piste cyclable équipée de toute la signalisation routière en miniature, une ligne continue ou discontinue partage la piste, les panneaux stop et cédez le passage sont minuscules. La route traverse une forêt de pins magnifiques, très hauts qui embaument. Au bout d’une demi-heure j’arrive à un carrefour. J’ai parcouru 8.9km, le retour est plus difficile, contre le vent avec le soleil dans les yeux.

Nous restons sur le banc tant qu’il est au soleil et ne rentrons que vers 18h30

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

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