Sur la plage du Pin sec à Montalivet

AUTOMNE AQUITAIN

 

La météo nous a promis une journée ensoleillée avant l’arrivée d’une perturbation, nous décidons de profiter du beau temps à la mer.

De la plage du Pin Sec à Montalivet, j’évalue une bonne douzaine de kilomètres sur la plage (les deux cartes 1/25.000ème se raccordent mal) le compte est très approximatif. Partie à 9h45, j’arriverai à 12h30, soit un  peu moins de 4 heures d’un bon pas.  Pieds nus dans le sable, ma moyenné st plutôt de 4km/h que de 5. Pleine mer à 8h48, mais faible coefficient, je marche à la limite de l’eau. Je compte les rouleaux, 3 ou 4 beaucoup moins puissants qu’hier soir.

Du côté de la dune, viennent les échos d’une chasse et quelques coups de fusil. La plage est étonnamment propre, de temps en temps du bois flotté et quelques morceaux de plastique mais beaucoup moins que d’habitude en cette arrière saison. Cette longue marche prête à la méditation. Je pense à toutes  les plages que j’ai parcourues, de la Courlande, le long de la Baltique, au Golfe de Guinée.

 Je pense surtout au livre que je suis en train de lire : la Mandoline du Capitaine Corelli de Louis de Bernières. La couverture où un couple s’embrasse sur un ponton laisse supposer un roman à l’eau de  roses. Ce n’est pas le cas. C’est un livre de guerre.  Roman historique ; C’est le livre de Céphalonie. La  guerre des Italiens en Grèce est  racontée par Carlo, l’omosessuale, soldat par amour des hommes, héros pour la même raison mais très critique de la guerre. Guerre en Albanie et dans les montagnes de l’Epire, puis occupation de Céphalonie, conjointement avec les Allemands. Romans d’amour aussi, amours adolescentes de Pelagia, la fille du médecin Yannis, et du pêcheur Mandras, puis amours entre Pélagia et le Capitaine Corelli, l’officier italien qui est logé chez eux. Il y a du Silence de la mer dans ce livre. Il raconte aussi le massacre des italiens par les nazis, puis les atrocités commises par l’ELAS, l’armée des partisans communistes.

Je ne sais que penser de ce roman historique. Il faut être très gonflé pour faire parler (grossièrement Mussolini et Metaxas) . Les protagonistes, Pelagia, le docteur Yannis, sont des personnages inventés, mais quid des officiers italiens et allemands ? Les atrocités des Allemands et celles des communistes sont elles documentées ? Je regrette très fort de ne plus pouvoir demander à JEA. Je suis sûre que ses commentaires m’auraient aidée à m’y retrouver dans la vérité historique.

Un arbre énorme déraciné, un chêne, il me semble, git au milieu de la plage. Comment est-il arrivé là ?

 Les blockhaus du Mur de l’Atlantique, déchaussés sont maintenant sur le sable mouillé, . Les grapheurs se sont régalés à les peindre. Sur l’un d’eux, une inscription  en allemand choque un peu.Témoins de l’avancée de l’océan qui mange la plage. Il y a soixante dix ans ils étaient sûrement perchés sur le haut de la dune.  Autre indice : la dune est attaquée jusqu’à l’intérieur ; Un banc rougeâtre gréseux – l’alios ? paléolsol ferrugineux – est léché par les marées, rouillé, dégoulinant, même aujourd’hui avec le coefficient de 60.

Je rencontre peu de promeneurs deux femmes puis deux hommes, les maris (?) équipés des longs bâtons de marche nordique et de chaussures de randonnée. Trois personnes marchent pied nus dans l’eau à ma rencontre. Comme je veux leur demander le temps parcouru jusqu’à Montalivet, je m’arrête,  une vague me trempe le pantalon jusqu’aux genoux. Un couple d’allure nordique, suédoise, ou hollandais, en maillot de bain, ne m’adressent  pas un bonjour. Une dame à l’accent belge me montre les diverses installations des campings :

           « Montalivet-village se trouve au niveau des brise-lames au loin, vous n’arriverez  pas à 12h15 ! »

Devant la baraque d’un club de surfeurs, une table et des bancs nous fournissent une halte très confortable pour pique-niquer. Malheureusement le ciel s’est couvert, le vent souffle et les vagues ont forci. Il fait bien frais pour rester à la plage sans bouger. On rentre au gite.

Un timide soleil permet de rester lire dehors à l’abri de la maison.

A 15h je sors le vélo de la remise et découvre qu’il a deux plateaux et six vitesses ;. Je vais pouvoir grimper des côtes ! Je décide donc de retourner à Contaut  par la piste qui part de la route des Phares et serpente dans la dune en passant par le Col du Château d’eau (34m). Cette altitude m’avait paru ridicule alors que je marchais. J’ai dû mal négocier les vitesses, je suis forcée de poser pied à terre dix mètres avant le panneau. C’est un  peu humiliant.  Il va falloir reprendre l’entrainement !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

3 réflexions sur « Sur la plage du Pin sec à Montalivet »

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