La Fin de l’homme rouge ou LE TEMPS DU DÉSENCHANTEMENT
Sur la couverture, l’homme rouge est une femme brandissant d’une main, le drapeau rouge avec la faucille et le marteau, et, de l’autre, un bouquet – rouge – bien sûr!
Le Désenchantement est double: désenchantement de la grande utopie communiste avec pour corollaire le goulag et le militarisme. Désenchantement de ceux qui ont cru au libéralisme, manifesté en 1991 au nom de la Liberté et ont perdu dans les privatisations les maigres économies, ils sont restés sur le bord de la route tandis que d’autres s’enrichissait de manière insolente.
L’Homo sovieticus, était programmé pour la construction du socialisme dans la grande Union Soviétique allant de la Baltique à Vladivostok, cimentée par un patriotisme indéfectible…. Il vivait à la fois dans la croyance que l’homme est bon, et que tout travailleur est respectable, et dans la crainte des dénonciations, étouffant les conversations dans les cuisines. Après 1991, il devient inadapté au capitalisme sauvage, aux privatisations, à l’enrichissement effréné et à la concurrence.
La liberté, est-ce plus de saucisson? des jeans dans les magasins?

A travers une vingtaine de témoignages, de destins individuels et singuliers, on découvre une galerie personnages, du paysan qui se suicide en s’arrosant d’acétone, du héros de la guerre, de la fillette née au goulag, au maréchal de l’armée, du jeune juif donné pour mort dans la forêt près de Minsk qui rejoint les partisans et y est fort mal accueilli, du couple de Roméo et Juliette – arméniens et azerbaïdjanais – des Tadjiks, autrefois soviétiques, maintenant esclaves caucasiens soumis aux pogroms…. la mort d’une milicienne en Tchétchénie….
Il est beaucoup question d’amour, de solidarités familiales, de religion, de suicide et d’alcoolisme aussi. Une réalité complexe.
J’ai beaucoup aimé ce livre, j’en sors émue, mais perplexe : ne sachant que penser des deux réalités, la soviétique d’avant Eltsine, la Russie capitaliste de Poutine.
« Dans les écoles soviétiques, on nous enseignait que l’homme est foncièrement bon. Qu’il est magnifique. Aujourd’hui encore ma mère croit que ce sont les circonstances horribles qui nous rendent horribles. Mais que l’homme est bon. Mais ce n’est pas vrai…Non ce n’est pas vrai! Toute sa vie, l’homme est ballotté entre le bien et le mal.[….]Bon, on a farfouillé dans l’Histoire…des milliers de révélations, des tonnes de vérité. Le passé pour les uns, c’est une malle rempli de chair humaine et un tonneau plein de sang. Pour les autres, une grande époque…. »

Lecture prévue .. tôt ou tard.
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@Aifelle : c’est vraiment passionnant.
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un livre dont je garde un souvenir très fort et qui désormais fait partie de ma bibliothèque
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@Dominique : je dois le rendre, à regrets, mais je sais où le retrouver!
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je crois que je vais le noter aussi!
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Des deux côtés ce n’est pas rose! Le libéralisme est aussi le triomphe du plus fort et dans les deux cas c’est toujours le peuple qui est la victime.
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@claudialucia le renard libre dans le poulailler libre!
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Oui, je me souviens de ton billet! A lire donc mais quand je reviendrai peut-être car je n’aurai pas le temps avant de partir!
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