MARRAKECH ET LA VALLÉE DU DRAA
La cascade de Tizgui

Sur la route de Ouarzazate, une dizaine de km d’Agdz, après une grande côte, la piste de Tizgui est bien indiquée. Des murets de pierre et des cairns la bordent. Pas trop pierreuse, un peu sableuse, elle est bien roulante pour les véhicules légers. Dans les épingles à cheveux de la descente elle est même cimentée. On prend à bord un homme en djellaba noir et blanche rayée qui transporte la planchette des colporteurs. On croit d’abord qu’il vend de la camelote pour les touristes. En route, il me montre une bague en or. C’est le bijoutier ! La planchette est vitrée, tous les bijoux sont en or pour les villageoises. A une fourchette il descend à pied vers le village, le parking de la cascade surplombe un petit canyon.

L’accès à la cascade est facile : un bon sentier puis des marches cimentées protégées par un parapet. La cascade est un mince filet d’eau glissant sur le rocher usé et tombant dans une véritable piscine naturelle. Un figuier s’accroche au rocher recouvert de végétaux aquatiques très verts. Dans le canyon poussent des palmiers. Omar se lève, vient à ma rencontre. Il m’offre du thé et me tend un cahier : son livre d’or, et un livre-photos montrant la cascade dans sa splendeur. Depuis deux ans il n’a pas plu. Omar a préparé le thé, il faut prendre son temps pour bavarder. Des plats à tagine sont alignés, il me montre son four pour un méchoui. Si un groupe s’annonce il peut servir le déjeuner.
Je vais au village par le canyon, dix minutes à peine marchant le long de la rigole soigneusement cimentée. Les gros tamaris sont pleins d’oiseaux noirs à calotte blanche (traquet noir ou traquet à capuchon ? ) . Trois jeunes femmes lavent dans des bassines une abondante lessive dans un petit filet d’eau. Elles l’étalent sur le versant d’en face sur des pierres. Elles m’accueillent avec des sourires mais ne parlent pas français. Une gamine marchant à peine quémande « bonbon, stylo ! » « oualou stylo » mon arabe basique les fait rire et la petite n’insiste pas.
Le village est construit de maisons modernes en parpaing gris dominé par un minaret jaune. La piste traverse l’oued devenu très large. On cultive la luzerne et les légumes de chaque côté d’une rigole. On s’arrête devant l’école primaire en ciment peinte en rose. Je continue la piste dans le lit du Draa sur des galets roses et verts. La granulométrie indique un courant impétueux. Quand le Draa a-t-il été ce torrent impétueux capable de rouler ces gros galets ? Il y a quelques mois, quelques siècles, quelques milliers d’années ? Quand le lit a-t-été plein d’eau ? Ici et là, de grandes flaques témoignent de la présence d’eau.

Un village-fantôme se fond dans la colline rouge. Les murs s’écroulent. Il n’est pas complètement abandonné : un gros bâtiment en ciment vert est construit à son sommet.
Des femmes marchent dans le lit de l’oued portant des fagots, des palmes sur la tête ou des sacs blancs remplis de fourrage, ou une coupe de roseaux. Plus loin, j’entends le bruit d’une pompe et vois de beaux champs de luzerne très verte et des épouvantails. La rigole est bien maçonnée, des cailloux plats sont cimentés. Il y a aussi un sentier bien marqué (au cas où l’oued serait en crue ?). Sur un rocher se prélassent des écureuils gris à la queue rayée et aplatie. Ils s’enfuient à mon approche.
Déjeuner au bord de la piscine chez Gaëlle. Par une autre température j’aurais bien nagé. L’omelette est servie dans un plat à tagine rempli jusqu’au bord. Elle est fourrée aux tomates, poivrons et oignons, des olives et même du citron décorent la surface. Gaëlle vient nous tenir compagnie.

J’ai vu le lit du Draa plein d’eau après des pluies torrentielles et cela survient en un record! C’est très impressionnant et mieux vaut ne pas être dans son lit à ce moment-là!
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@cllaudialucia : avant ou après la construction du barrage?
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Après la construction du barrage; ce sont tous les petits oueds autour qui s’étaient gonflés d’eau.
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Omar
Il y a 20, le fameux Omar était déjà là, à proposer son Thé, son Poulet, sa maison….près de cette délicieuse cascade. Je conseil de faire à pied la piste jusqu’à la cascade, partez de Agdz, demandez que l’on vous laisse au début de la piste….la balade est sympa et la récompense est la promesse d’une Oasis et d’un bain rafraîchissant dans les piscines naturelles.
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Bonjour a tous, mil foi merci pour ce grand sevenire de ce endroi mervelleut. Gracias, je connait ce endroi dans les annee 80.
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