Oristano

CARNET SARDE

la cathédrale d'Oristano
la cathédrale d’Oristano

Le pont sur la lagune fait gagner une vingtaine de km. On le prend malgré la circulation chargée : samedi, tout le monde va à la mer. En repliant les rétroviseurs, en serrant bien le bord deux voitures peuvent se croiser. On découvre le moyen électronique de faire replier les rétros !

Oristano ne compte que 30.000 habitants mais c’est la capitale de sa province et elle a toutes els caractéristiques d’une ville moderne : des industries et des zones commerciales, Leclerc…Nous garons la voiture devant l’archevêché et la cathédrale Santa Maria Assunta. Le clocher octogonal (15ème s.) est élégant coiffé d’un bulbe de tuiles vernissées et décoré d’une frise de masques. Construite en 1228 vous la volonté du Juge Mariano, le remaniement  au 17ème siècle fit disparaître le style  gothique. L’intérieur est baroque ou néo-classique peint (je n’aime pas beaucoup). Je rate la chapelle Remedio gothique cachée par un échafaudage.

Evêché
Evêché

Le grand bâtiment austère de l’Archevéché en pierres brunes est orné d’un escalier et d’un portail ciselé en trachyte gris qui tranche avec la façade sobre.

eleonora-di-arborea1Devant l’Hôtel de Ville jaune aux stucs blancs, sur la Piazza Eleonora, se dresse sur un haut piédestal la statue d’Eleonora Arborea.

 

 

 

 

 

Née en 1340 elle épousa le Gènois Brancaleon Doria et fut la Giudicea d’Arborea de 1383 à 1404. Elle s’opposa aux Espagnols et inspira la Carta di Logu code de lois particulièrement avancé pour l’époque reconnaissant des droits aux serfs et dans le droit des femmes. Ce code resta en  vigueur en Sardaigne jusqu’en 1817.

Le Corso Umberto est désert ce dimanche d’été et de nombreuses boutiques sont fermées.

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La Tour de Mariano II édifiée par des maîtres d’œuvre toscans au 13ème siècle est un vestige visible du mur d’enceinte de la ville médiévale (avec  une autre tour que nous n’avons pas trouvée). Cette haute tour carrée est creuse, évidée du côté de la ville close ce qui lui donne une silhouette étonnante.

Le Musée Historique – Antiquarium Arborense  est situé dans le Palazzo Parpeglia 18ème siècle. Nous y sommes très bien accueillies : la dame nous fait la visite guidée en français, nous signalant les plus belles pièces des vitrines. Pointes de flèches en obsidienne préhistoriques. Poteries nuragiques entassées dans la vitrine suivante,  les cruches entassées en liaison peut être avec le culte de l’eau et les puits sacrés. Dans une troisième vitrine, nous trouvons les moules pour couler le bronze : les forgerons nuragiques excellaient dans le travail du bronze. Je retrouve les mêmes moules découverts à Irgoli ainsi que les pintaderas – moules pour décorer le pain.

Aux murs une série de panneaux raconte les rites phéniciens : les sacrifices d’enfants en bas-âge au Tophet « la ville qui dévore ses enfants ». Souvenir de Sicile de Motzia où des restes d’enfants en bas-âge avaient été retrouvés mais l’hypothèse de sacrifices humain n’avait été retenue que comme une hypothèse parmi d’autres, la mort naturelle était aussi plausible ; la mortalité infantile à cette époque était énorme.

Bijoux phéniciens ou punique ? J’ai déjà oublié.

Certaines pièces de céramique sont extraordinaires comme ce masque punique d’homme aux dents écartées  au faciès terrifiant, ce vase en forme de petit cheval portant lui-même un vase, ce récipient  figurant un couple accoudé ressemblant étrangement à une urne étrusque vue à Volterra. Notre guide souligne que des échanges avaient bien lieu entre Sardaigne et Etrusques.

Une vitrine est consacrée aux écritures : phénicienne, grecque, romaine, étrusque et hébraïque. On peut retrouver en Sardaigne toutes ces graphies. Une inscription paléochrétienne porte des gravures, un bateau, une colombe une sorte de croix. Une autre est amusante : deux phallus et sous-titré qu’il y en a un troisième, celui qui lit, version romaine, plutôt vulgaire de « celui qui le lit qui y est … »

A l’étage, une salle abrite une maquette de la ville médiévale au 13ème ou 14ème siècle. Aux murs sont accrochées de très belles peintures : un beau saint Martin d’un peintre catalan provenant d’un retable et le martyre des franciscains portant chacun un poignard qui à sa gorge, qui à sa poitrine.

Une salle est consacrée à Tharros : maquette de la ville romaine à l’époque impériale avec son port, son amphithéâtre, l’aqueduc. Les objets provenant de ce site : armes romaines et carthaginoises, projectiles romains, boulets de pierre et même balles de céramiques moulées pour de grandes frondes.

Enfin, on nous projette un très bel audiovisuel sur écrans. Mosaïque de toutes les curiosités des environs d’Oristano. Techniquement ce montage est un chef d’œuvre du genre. Pratiquement : il nous fait découvrir des sites naturels ou des églises négligés par nos guides. On fixe de nouveaux buts de promenade.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Oristano »

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