LIRE POUR L’ESPAGNE
As-tu comprendi qui étaient les nationaux?[…]il me semble que je commence à savoir que le mot national porte en lui le malheur.
En ce temps présent où les démons se réveillent, où on nomme « décomplexés » ceux qui brandissent les étendards nationaux où l’on ose affirmer que Dieu est avec nous, il est peut être temps de revenir à la Guerre d’Espagne, triste prélude de la conflagration générale qui a embrasé l’Europe et le monde entier.
Alors que je croyais que l’Europe était le rempart contre les nationalismes (qu’on a rebaptisé souverainisme pour ne pas effrayer) puis qu’on affirme haut et fort – décomplexé, vous dis-je, je vois l’idée européenne ne plus séduire, l’Internationalisme passer au rang de vieille lune, et les égoïsmes nationaux resurgir. Ecouter la parole de ceux qui bientôt ne pourront plus témoigner.
La parole de Montse, la mère, se mêlent à celles de Lydie la fille
« Ne persiste en sa mémoire que cet été 36; où la vie et l’amour la prirent à bras-le-corps; cet été où elle eut l’impression d’exister pleinement et en accord avec le monde, cet été de jeunesse totale comme eût dit Pasolini et à l’ombre duquel elle vécut peut-être le restant d ses jours… »
Ces paroles trouvent un écho, en miroir avec le récit de Bernanos :
« Tandis que le récit de ma mère sur l’expérience libertaire de 36 se lève en mon cœur je ne sais quel émerveillement, je ne sais quelle joie enfantine, le récit des atrocités décrites par Bernanos, confronté à la nuit des hommes, à leurs haines et à leurs fureurs, vient raviver mon appréhension de voir quelques salauds renouer aujourd’hui avec ces idées infectes que je pensais depuis longtemps dormantes. »
En plus de l’aspect historique, Pas pleurer est un beau roman, une histoire touchante avec des personnages variés. C’est aussi un ton original. Un style qui mêle le français et l’Espagnol de la mère. Je l’ai lu aux Canaries, entendant la musique de la langue espagnole autour de moi. Et j’ai trouvé ce mélange naturel et charmant.
Qu’écrire de plus après les excellents billets de Claudialucia, d’Aifelle, dasola qui, comme moi, ont aimé cet ouvrage?


Bonjour Miriam, merci pour le lien. Les passages en espagnol ne m’ont pas gênée du tout même si je n’ai pas compris ce qui était écrit. Bonne journée.
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C’est un livre qui vieillit déjà bien dans mon souvenir :-)) J’ai été un peu gênée par les passage en espagnol, ce qui n’altère en rien le plaisir que j’ai pris à la lecture.
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@Aifelle : comme j’entendais de l’Espagnol autour de moi cela paraissait tout naturel
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j’ai beaucoup aimé et comme je l’ai lu avant son prix j’étais toute heureuse à l’annonce du Goncourt
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@dominique : Goncourt bien mérité!
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