Ribeira, les bords du Douro et Sao Francesco

CARNET PORTUGAIS

En descendant vers le douro
En descendant vers le douro

L’application VisitPortugal est vraiment pratique :  description très précise des sites touristiques et renseignements pratiques (horaires, numéro de téléphone, prix). Le lien vers Googlemaps donne l’itinéraire, en voiture, en bus ou à pied. Je me propose de visiter l’église Sao Francesco et la Bourse (1.4km, 18mn) .

8h30 : La Rua du Duque Loule fait une grande boucle en corniche au dessus du Douro. De là, des escaliers et des ruelles étroites descendent au niveau bas du Pont Dom Luis 1er. Des guirlandes de papier crépon et de fleurs en papier ornent les murs. Une fête ? Ou simplement le goût de décorer ? La fête de la Saint Jean le 24 juin était la semaine passée. Je remarque à un coin la terrasse miradouro d’un café, vue merveilleuse. Je suis attentive aux détails : une croix sur un seuil, perforations rondes ou fentes au milieu de la ruelle pour évacuer l’eau de pluie…

Sur les bords du Douro on a installé des barrières le long du parcours d’un marathon. La rue s’engage dans un tunnel sous la cathédrale. Escaliers, ascenseurs, tunnels, la circulation à pied ou en voiture est très complexe. Je commence tout juste à me repérer. Il aurait fallu au moins trois jours pour visiter Porto.

Les quais de Ribeira

sur les quais on attend le touriste!
sur les quais on attend le touriste!

Sur les quais, les touristes embarquent pour les croisières sur le Douro. Les marchands ont déployé les nappes aux motifs de coqs, les tabliers matelassés et les torchons imprimés. De petits moulins à vent rouges tournent (exactement ce que nous cherchons pour effaroucher les pigeons). Dans une cour,  sous des arcades, on balaie les cafés qui ont fermé tôt ce matin.  L’ascenseur qui monte à la Cathédrale est fermé. Est-il encore en service ?

Une plaque commémorative en bronze raconte l’effondrement du pont surchargé par les troupes de Soult. J’ignore tout des guerres franco-portugaises dans l’épopée napoléonienne. Inconvénient des voyages individuels : pas de guide pour raconter l’histoire, il faudra que je fasse seule les recherches.

Palais de la Bolsa

9h05, j’arrive au palais de la Bolsa situé sur une grande place 19ème siècle (1834) rectangulaire en pente avec une grande statue au milieu. La place est dominée par les verrières d’une halle aux montants métalliques peints en rouge ; ce n’est plus un marché mais un espace culturel avec cinémas, cafés, expositions ; fermé le matin.

La visite du Palais de la Bolsa est guidée. Elle débute à 9h30, dure 45 minutes en Espagnol, en Portugais peut être même en Français selon la provenance des visiteurs. Il faut s’inscrire. J’hésite. L’église Sao Francisco est située juste en dessous. Je ne sais pas si j’aurai le temps de faire les deux visites.

Eglise Sao Francesco

Sao Francesco
Sao Francesco

Le billet de l’église S Francesco donne droit à l’entrée au Musée d’Art sacré et aux Catacombes. (j’aurais mieux fait de renoncer à ces deux attractions pour arriver à temps à la Bourse)

L’église est coincée entre le palais de la Bourse et la Maison du Tiers Ordre de Saint François (18ème) construite par l’architecte italien Nasoni. Je manque de recul pour photographier la rosace et le porche sous un baldaquin compliqué. Trois femmes lavent à grande eau le parvis. A l’intérieur tout est or (talhadas douradas) tapissant l’église gothique originelle jusqu’à la hauteur des chapiteaux dont quelques uns – romans – émergent des dorures. Ce déploiement doré (200kg d’après un des guides) étonne dans une église franciscaine appartenant à un ordre mendiant.

Des panneaux expliquent que les moines franciscains furent fort mal accueillis au 13ème siècle à leur installation et même furent persécutés par l’évêque de Porto. En 1387, le Roi choisit le monastère pour y épouser Philippa de Lancastre. Au 15ème et au 16ème siècle certaines familles nobles firent de cette église leur « panthéon ». Leur enrichissement pendant les siècles suivants aboutit à ces dorures.  Les talhas douradas datent du 18ème siècle. Le chef d’œuvre est l’Arbre de Jessé : du ventre de Jessé où se déploient les racines s’élève un arbre portant les douze rois d’Israël. On reconnait David à sa harpe et Salomon. Au sommet, Joseph et Jésus. Les personnages sculptés sont très beaux.

Des explications détaillent les styles de ces dorures. Des chérubins abondent entre les feuilles d’acanthes et les grappes de raisin dans la première manière. Plus tard des boutons de roses remplacent les acanthes. Les analyses font état d’influences italiennes et espagnoles churrigueresques. Je pense à mon cher Dominique Fernandez qui m’a fait apprécier le Baroque en Sicile et à Naples en décrivant les putti de Serpotta qui étaient d’une blancheur de sucre. Ici, les angelots joufflus sont très petits, leur visage à peine plus élaboré que les boutons de roses.

Le musée d’Art sacré dans la Maison du Tiers Ordre m’a déçue. La maison est belle, surtout l’escalier double de Nasoni. Aubes et chasubles dorées, mitres incrustées de pierres fines ne me passionnent pas.

Les Catacombes sont sonorisées. Je marche sur des tombes anonymes en bois tandis que d’autres tombes sont empilées surmontées de têtes de mort sculptées. Une sinistre charité portant un enfant a été importée d’un cimetière extérieur ; la pierre malade en augmente le côté effrayant. Bien peu consolatrice, cette charité !

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « Ribeira, les bords du Douro et Sao Francesco »

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