CARNET DE CASAMANCE

7h19, les oiseaux ont couvert la rumeur des vagues qui m’avait bercée. Ma première visite est à la plage mais la fraîcheur m’a surprise. La mer est étale, vert opaline. Des hommes courent, survêtement chaussures de sport, d’’autres font des pompes et de la musculation. Je marche dans l’eau tiède. De grandes pirogues sont posées sur le sable.
L’hôtel N’daali est très coloré. De hautes cases rondes crépies de rouge-latérite, sont nichées dans une végétation luxuriante, mélange du rose-fuchsia des bougainvillées, du bleu des plumbagos, vert des grosses feuilles vernissées, orange d’inflorescences d’un arbre qui ressemble à un flamboyant, . les allées cimentées sont peintes de motifs ronds multicolores entre des places de coquillages entiers ou brisé d’une blancheur éclatante. Sur les murs de la paillote-restaurant, un damier à cases jaunes et brunes. Les plafonds sont doublés de rouleaux de paille en fins boudins luisants se prêtant à toutes sortes de décors. L’auvent est soutenu par des branches noueuses lisses et brillantes où sont suspendues des calebasses et des vanneries. Fauteuils, chaises et tables sont habillés de wax à dominante orange, motifs géométriques orange et noirs, masques et chasseurs stylisés noirs sur orange, damiers bordeaux-orange. La variété des couleurs et des motifs des wax africains me fascinent. De grands batiks et des statuettes de bois complètent la décoration.
Ndaali est construit en bordure de plage, on traverse deux terrasses ombragées, l’une avec tables et fauteuils, l’autre avec des lits de plages.

Au petit déjeuner – thé ou café – la baguette est cachée dans un panier profond au couvercle en forme de couvercle de tagine. La confiture de bissap n’est pas rouge comme je l’imaginais mais sombre comme la gelée de cassis dont elle a l’acidité et un peu le goût.
Pour aller à la banque je dois dépasser le » carrefour avec la route des charrettes « et dépasser l’hôpital où je trouve des petits se déplaçant en groupe portant des seaux de plastique comme des pots de margarine ou de mayonnaise. Une dame à qui j’ai demandé mon chemin me dit :
« Ce sont des mendiants, ils quémandent la charité »
« la charité », mot qu’on n’emploie plus guère chez vous. Ces petits talibés sont si nombreux, ils ne s’approchent pas de mi, on ne les voit pas sur la plage non plus.
La plage est gardé par des vigiles en uniforme noir, ceinturon militaire, brodequins. Ni militaires, ni policiers, ils ont été engagés par la municipalité de Mbour. Nous avions vu les mêmes vigiles à la Somone autour des grand hôtels-clubs, leur présence m’avait choquée. Elle s’étend maintenant aux petits hôtels comme N’Daali et Africa Blue où nous avions séjourné. La plage me paraît beaucoup plus propre qu’à notre premier passage (alors c’était dimanche, elle était plus fréquentée).
Abou, le Tour-Operator qui a conçu notre circuit, vient nous rendre visite. Il m’emmène à la Librairie Claire Afrique à Mbour pour chercher le livre de Mariama Bâ indisponible en France. Il est également épuisé au Sénégal. Le libraire, très sympathique me conseille autre autres bouquins. Conversation aimable : « Nous valorisons trop l’oral et pas assez l’écrit », se plaint-il. Il vend surtout des manuels scolaires et des classiques pour les lycéens. Il reconnaît l’effet bénéfique de la loi Lang sur les éditions francophone. Pour ma part, je lui promets de faire connaître les trois livres sur Babélio et Facebook.

Retour 11h30 sur la plage où des pirogues colorées abordent face aux hôtels. Des enfants aident les pêcheurs à tirer leurs filets. Je filme la scène et dessine les enfants souples et fins qui courent partout, font des démonstrations de roue et de roulades. Au milieu de l’eau l’un d’eux danse au son des tambours.
Déjeuner à l’hôtel N’Daali où nous sommes en demi-pension : crevettes sautées à l’ail et au basilic ou crevettes en beignets puis brochette de lotte ou thioff. Le thioff(mérou blanc) est un poisson allongé un peu sec. Les plats sont servis avec des petits légumes : courgettes, carottes et haricots succulents.
Quels livres de Mariama Bâ cherches-tu ? Il y en a de disponibles ici : http://www.recyclivre.com/shop/recherche?orderby=price&orderway=asc&search_query=Mariama+B%C3%A2&submit_search=&s=
Quand je vois nos villes si uniformes, je rêverais de couleurs semblables.
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Que j’aime ta description du paysage si colorée avec ces fleurs de paradis! je vais chercher ce qu’est le plumbago!
Je suppose que c’est choquant de voir ces hommes armés mais les plages semblent particulièrement visées en ce moment car c’est un lieu de tourisme et il vaut mieux cela que ce qui est arrivé sur la plage tunisienne.
Aujourd’hui ma fille Aurore devait se poser à Bruxelles pour aller à Cracovie; son avion a été détourné vers Ostende au moment de l ‘attentat. Elle y est toujours d’ailleurs; impossible d’en partir! Quand je vois l’horreur de ce qui s’est passé à Bruxelles, je me dis que puisque c’est la guerre, il faut bien s’habituer au désagrément d’être protégés.
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@claudialucia : donne des nouvelles de ta fille! cela a dû être pour vous un moment d’angoisse
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