CARNET SICILIEN 2016

8h, par de petites routes de campagne, dans la belle lumière du matin à travers vallées et collines ; des parcelles triangulaires au flanc des collines d’oliveraies ou d’orangers photogéniques . Devant une orangeraie, je trouve une belle ferme au toit de tuiles coiffant la colline. En marchant je découvre de nouvelles fleurs : pois de senteur bicolores, pourpres et violets qui ressemblent aux ailes d’un papillon. Les grosses inflorescences rouges que j’avais prises pour de la luzerne ne sont-elles pas plutôt des lupins ? Sur le bord de la route, des glaïeuls roses comme ceux que j’ai vus en Grèce. Je filme les douces collines, les fleurs, les orangers…

La route effleure Sciacca puis s’élève vers la montagne. La route passe le long du gros rocher qui domine Sciacca, d’une ancienne carrière, puis grimpe très raide. Les sommets sont formés de gros pitons déchiquetés et la ligne de crêtes est piqueté d’éoliennes qui tournent très fort .
En s’approchant du col, Dominique entend le bruit de l’eau et les brebis. L’eau s’écoule sur le bord moussu d’un bel abreuvoir blanc. Dans le verger voisin, les moutons préfèrent se dresser pour dévorer les feuilles tendres d’un abricotier plutôt que l’herbe. Ils se font même la courte échelle ! Les rochers ont des formes étranges, quand les arbres s’y accrochent ils compliquent encore leur silhouette, donner un profil en bec de perroquet ou carrément en dévers…

Juste après le col, la petite ville de Caltabellotta surgit accrochée à la montagne. Les guides la désignaient comme un « village perché ». L’appellation « ville » convient mieux avec ses nombreuses églises, ses places, son histoire séculaire. A l’entrée, un quartier HLM miteux. Un panneau annonce « Caltabellotta, ville de la Paix ». Ignorante de l’histoire locale je crois d’abord à un vieux slogan PCI….
La vieille ville est tout en ruelles et en escaliers. Sur chaque toit, une parabole et une grosse citerne grise (pas le bidon cylindrique chauffe-eau commun dans tous les pays ensoleillé), une grosse citerne.
Les flèches « cathédrale » « centre historique »,mènent à une petite place. Etrangement les pépères à casquette et à canne nous invitent à remonter en voiture. « la Cathédrale c’est très loin ! Allez-y en voiture ! »Et les deux vieux messieurs de se disputer si le meilleur itinéraire c’est tout droit ou par derrière.
Nous continuons à pied, admirant les décors des porches de maisons étroites avec un seul étage et aucun signe extérieur de richesse mais une entrée digne d’un palais encadrée de pierre ciselée avec des balcons en ferronnerie soignée reposant sur des appuis ouvragés. Témoignage d’un autre temps.
Qu’ils ont l’air pittoresque ces petits villages perchés. Ta photo donne plutôt l’impression d’un village que d’une ville. De qui vivent les habitants? Ils ne peuvent tous vivre de l’agriculture?..oui, bien sûr, le tourisme!
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@claudialucia : non! pas le tourisme! l’économie sicilienne est un peu compliquée à percevoir, ces petites villes ont des palais, des administrations, des églises…
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