CARNET SICILIEN 2016

Pour le petit déjeuner, je suis allée au verger chercher des mandarines.Trois grosses oranges attendent sur l’arbre d’être pressées demain !
Les scavi di Himera dépendent de Termini Imerese, à 12km de notre gîte sur la SS113. se dresse d’un côté de la route, le musée est perché de l’autre. Le musée est riche de nombreuses collections provenant du site d’Himera et d’autres fouilles dans le voisinage jusqu’a Petralia Sottana et Cefalù.

Les plus belles pièces sont une coupe aplatie en or finement ornée la Phiale Aurea de forme omphalos (nombril) et un lion qui ornait une fontaine du temple de la Victoire.
Peu d’objets spectaculaires sont présentés mais il y a beaucoup de lecture (en italien exclusivement). les auteurs anciens sont abondamment cités, surtout Diodore de Sicile et Cicéron (Verrines).

Les habitants légendaires de la Sicile furent les Cyclopes et les Lestrigons (ces derniers m’évoquent Ithaque de Cavafy). Il est dit qu’Himera fut fondée dix générations après la chute de Troie. Diodore de Sicile date sa fondation par des colons d’Eubée en 618 av. JC. Son destin fatal fut scellé en 409 sous la fureur d’Hannibal. Les premières vitrines rendent compte des fouilles des trois temples d’Himera : seul le Temple de la Victoire subsiste (construit après la victoire en 480 sur les Carthaginois). D’après Cicéron ce fut un Athénaion. On a exposé des vestiges du fronton et de métopes en terre cuite : plusieurs têtes de cheval des griffes de félins, têtes viriles. Une gorgone ornait le fronton. Le thème de la Gorgone est récurrent : une très jolie Gorgone en or s’observe derrière une loupe. En plus des temples on a mis à jour des quartiers d’habitation.

Les poteries domestiques sont très simples mais parfois délicatement ornées comme les autels domestiques en terracotta : la Scilla apokopeusa ressemble à une sirène dont la queue formerait des vagues ; un atre montre Dédale et Ikare (avec des ailes) chevauchant un bovidé (le minotaure ?) . Les nécroppoles ont livré des squelettes, mari et femmes ont été inhumés ensembles comme dans le lit conjugal, d’autre sont recroquevillés dans une sorte de grosse jarre. Les rites funéraires ont donc varié au cours de l’Antiquité. Des trouvailles tardives, médiévales complètent les vitrines. En sous sol ont peut voir une étonnante quantité de caisses en plastiques contenant des tessons ou d’autres débris – incroyable puzzle pour occuper les spécialistes. Nous sommes les seules visiteuses, toutes les gardiennes sont fort empressées. Peut être ont-elles d’autres tâches que d’accueillir les visiteurs.

Le Temple de la Victoire, construit en calcaire coquiller poreux est bâti sur un socle haut de quatre marches. La base des grosses colonnes sont bien visibles comme les structures internes. Un mince et long serpent me barre le chemin – immobile – mort ? plutôt que de l’enjamber je m’arrête à 50cm. La vipère sort de sa torpeur et file se cacher dans les buissons. Le gardien ne s’étonne pas, « il faut faire attention, elles sont nombreuses ».

Une voiture entre sur le site : toutes les gardiennes et le gardien accourent et nous font signe : c’est le boulanger. Chacun achète une part de pizza. J’avise une fougasse qui serait très bien pour demain. « elle est vide » remarque le boulanger qui nous recommande deux rouleaux plein de sucre ; peut être contiennent ils de la crème comme les croissants ?
Dernière promenade sur la plage de Salinelle avant le déjeuner au restaurant La Voce Del Mar que Marina nous a recommandé. Nous nous installons dehors malgré la fraîcheur et le vent. Dominique commande un risotto aux asperges, crevettes, crème et parmesan présenté avec du paprika sur le tour de l’assiette. J’ai pris les spaghetti de la mer avec moules, palourdes, poulpes, tomates -cerises, huile, persil et ail. C’est excellent. Nous avons attendu longtemps mais j’en ai profité pour consulter mes mails.