CARNET DE VALENCE

Programme Beaux Arts pour l’après midi.
A Valence, les deux musées de peinture moderne le MUVIM et l’IVAM sont sur la Calle Guillem de Castro qui fait le tour de la vieille ville sur le quart sud Ouest. Du Marché Central, je continue tout droit, ou presque et arrive au MUVIM situé dans un jardin très agréable, jardin de l’hôpital et de la Bibliothèque municipale. Le MUVIM n’ouvre qu’à 16h. je commande un café à la cafétéria.
Dans l’entrée on voit une magnifique maquette de Valence au 18ème siècle quand la ville était enclose dans ses murailles et qu’elle comptait 45 000 habitants. Au MUVIM on peut voir plusieurs expositions temporaires.
Au sous-sol : Lignes de défenses immédiates
Des photographies en couleur récentes montrent ce qui reste des fortifications de la Guerre Civile, tranchées et bastions républicains. Il manque des explications pour les ignorants comme moi.
Gomis‘, Les ciutats del músic

Cette exposition, en revanche est riche en panneaux à lire, en espagnol et en catalan. Je lis lentement l’espagnol pas du tout le catalan. Elle présente le musicien Gomis (1791-1836) musicien romantique dont on peut entendre des extraits de ses œuvres grâce à des écouteurs Le Diable à Séville (Paris, 1827) et l’Inverno (Londres). La vie de Gomis coïncide avec un épisode de l’histoire de Valence dont j’ai entendu parlé ce matin : la Révolution libérale de 1808 contre l’occupation napoléonienne.
Del ocaso de los grandes maestros A la juventud artistica Valencia 1912 – 1927

A l’occasion du centenaire de la mort du peintre Camarlench cette exposition s’ouvre sur les peintres valenciens de 1912 à 1927. Tandis que le reste de l’Europe était dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, cette époque correspond à une ère de prospérité à Valence époque de construction de la Gare et des immeubles modernistes, du Marché de Colon, du Mercado Central, les Temps modernes et l’Art Déco.

Je découvre de nombreux peintres. Ici aussi l’exposition manque d’explications.
Bous en la Paret –Cartells de la memoria taurina valenciana

Est l’exposition des affiches de corridas qui ne me passionnent pas vraiment, mais c’est couleur locale !

Le Musée des Beaux-Arts se trouve en dehors de la Vieille ville de l’autre côté des Jardins de Turia – coulée verte dans le lit du fleuve asséché. De l’appartement je retourne à la Place Manises où je trouve la Calle Serranos qui conduit aux portes de la ville : deux portes reliées par un mur, en très bon état. Je grimpe les trois niveaux (6 étages) pour observer la vieille ville des terrasses et découvrir la ville nouvelle de l’autre côté de l’ancien fleuve : une véritable mer de béton.

Le vieux pont de Serranos enjambe les terrains de foot dans la coulée verte.
Une double ceinture de chaque côté du fleuve est parcourue par une circulation automobile infernale. J’ai pris l’habitude de la ville piétonnière. Je passe le Couvent de la Trinité et j’entre dans le grand Musée des Beaux Arts
L’entrée est décorée sur le thème de Rome : deux immenses tableaux : Le Sac de Rome et Le Dernier Martyr du Colisée qui s’accordent avec les sarcophages romains exposés.
Les retables du 14ème siècle de LLorenc Saragossa (1363-1406) sont magnifiques. Je remarque aussi Sainte Lucie du Maestro de Perez : en plus des dorures le rendu des brocards et des tapisseries est spectaculaire. J’ai vu cet effet il y a longtemps à Bilbao dans une exposition autour de Bermejo. Joan Reixach (1451-1486) utilise cette même technique dans la Dormition de la Vierge. Vers la fin du 15ème siècle, de délicats paysages en arrière plan viennent remplacer les dorures. J’ai toujours grand plaisir à voir ces peintures anciennes. Il me faudrait beaucoup plus de temps pour examiner une à une les scènes des retables et même de m’arrêter à chaque personnage.

La salle est au nom de Joaquin Sorolla (1863-1923). On y trouve surtout des portraits très expressifs et aussi des marines. L’une d’elle des pêcheurs de Valence me fait penser aux pêcheurs sénégalais sur la plage avec toute cette foule et les barques hissées sur le sable.

A l’étage, les collections sont variées : peinture italienne mais surtout peinture espagnole. Les sujets religieux du 17ème et 18ème ne m’attirent pas vraiment, surtout quand la tête de la Vierge est auréolée d’étoiles et qu’une lueur jaune irradie derrière elle. Je remarque un Murillo qui se détache du lot. La salle Goya est intéressante : je photographie des garnements (il me semble que je les avais vus à la Pinacothèque).