Sorolla à Giverny

CARNET DE VALENCE

Cousant la voile
Cousant la voile

Sorolla, le peintre valencien, très parisien également, que j’ai cherché à Valence s’expose à Giverny chez Monet. Ce matin, dernier jour de l’exposition, et sous un ciel sans nuage, nous avons donc fait le voyage et ne l’avons pas regretté.

Sorolla au Musée Impressionniste, impressionniste? Pas vraiment, le peintre s’en est défendu, a même renié l’impressionnisme, le qualifiant de « toquade » et « d’invasion de fainéants ». Contemporain de Monet, s’intéressant à la couleur, à la lumière,  aux reflets sur l’eau , il trouve sa place à Giverny.

La Traite des Blanches
La Traite des Blanches

L’exposition se compose de 3 grandes salles et d’une galerie d’études, respectant d’une part l’ordre chronologique et d’autre part, groupant les tableaux par sujets.

Sorolla au Salon : il exposa à Paris d 1863 à 1909.  De grands tableaux d’inspiration réaliste, même naturaliste, de dénonciation sociale sont très loin de l’impressionnisme. J’ai beaucoup aimé La traite des blanches : 4 jeunes campagnardes dorment  dans un train sous l’oeil d’une sévère maquerelle. Trois autres toiles racontent la vie de la campagne valencienne : Préparation des raisins, Préparation des raisins secs, et des piments. un très grand tableau raconte le Retour des pêcheurs : 2 boeufs tirent la barque, la voile est gonflée, les hommes occupés aux tâches diverses et l’eau des vagues traitée avec un soin particulier.

Pêcheuses valenciennes
Pêcheuses valenciennes

Cousant la voile raconte un autre aspect de la vie des pêcheurs, occasion de montrer la lumière dans la blancheur des voiles. J’ai moins aimé Triste Héritage : un curé surveille des enfants nus squelettiques et malades qui viennent prendre un bain de mer, thalassothérapie de ces miséreux qui ont hérité leurs tares de l’alcoolisme, de la misère ou de la syphilis de leurs parents, dénonciation sociale très dure.

Bateau blanc à Javea
Bateau blanc à Javea

Bords de mer est une collection lumineuse et légère des baignades, surtout des baigneuses de la plage de Valence ou des rivages rocheux de Javea. Ces derniers sont traité à la manière impressionniste, on perçoit la diffraction de la lumière, les reflets sur l’eau. Les taches de lumière sur les fichus des pêcheuses valenciennes, les foulards blancs, les ombrelles sont particulièrement plaisantes.

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Portraits intimes : le modèle favori est sa femme Clotilde, ses enfants et ses amis.

Autoportrait
Autoportrait

Enfant de Velazquez est le titre de la salle suivante. A Madrid, Sorolla a copié, photographié de nombreuses oeuvres du maîtres. Les spécialistes retrouvent l’influence de Velazquez dans les portraits présentés dans cette collection. N’étant pas très versée dans la peinture espagnole, je n’ai pu que retrouver le clin d’oeil aux Ménines dans l’autoportrait de Sorolla (grâce à l’épreuve d’Histoire des Arts du Brevet des collèges, les élèves aimant analyser les Ménines)

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Enfin, j’ai adoré le côté spontané et coloré des études peintes sur de très petits formats, bois, carton, papier. Je les aurais toutes photographiées.

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Valence : Programme Beaux Arts

CARNET DE VALENCE

Sorolla
Sorolla

Programme Beaux Arts pour l’après midi.

A Valence, les  deux musées de peinture moderne le MUVIM et l’IVAM sont sur la Calle Guillem de Castro qui fait le tour de la vieille ville sur le quart sud Ouest. Du Marché Central, je continue tout droit, ou presque et arrive au MUVIM situé dans un jardin très agréable, jardin de l’hôpital et de la Bibliothèque municipale. Le MUVIM n’ouvre qu’à 16h. je commande un café à la cafétéria.

Dans l’entrée on voit une magnifique maquette de Valence au 18ème siècle quand la ville était enclose dans ses murailles et qu’elle comptait 45 000 habitants. Au MUVIM on peut voir plusieurs expositions temporaires.

Au sous-sol : Lignes de défenses immédiates

Des photographies en couleur récentes montrent ce qui reste des fortifications de la Guerre Civile, tranchées et bastions républicains. Il manque des explications pour les ignorants comme moi.

Gomis‘, Les ciutats del músic

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Cette exposition, en revanche est riche en panneaux à lire, en espagnol et en catalan. Je lis lentement l’espagnol pas du tout le catalan. Elle présente le musicien Gomis (1791-1836) musicien romantique dont on peut entendre des extraits de ses œuvres grâce à des écouteurs Le Diable à Séville (Paris, 1827) et l’Inverno (Londres). La vie de  Gomis coïncide avec un épisode de l’histoire de Valence dont j’ai entendu parlé ce matin : la Révolution libérale de 1808 contre l’occupation napoléonienne.

Del ocaso de los grandes maestros A la juventud artistica Valencia 1912 – 1927

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A l’occasion du centenaire de la mort du peintre Camarlench  cette exposition s’ouvre sur les peintres valenciens de 1912 à 1927. Tandis que le reste de l’Europe était dans la tourmente de la Première Guerre mondiale, cette époque correspond à une ère de prospérité à Valence époque de construction de la Gare et des immeubles modernistes, du Marché de Colon, du Mercado Central, les Temps modernes et l’Art Déco.

Valence au début du 20ème siècle
Valence au début du 20ème siècle

Je découvre de nombreux peintres. Ici aussi l’exposition manque d’explications.

Bous en la Paret –Cartells de la memoria taurina valenciana

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Est l’exposition des affiches de corridas qui ne me passionnent pas vraiment, mais c’est couleur locale !

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Le Musée des Beaux-Arts se trouve en dehors de la Vieille ville de l’autre côté des Jardins de Turia – coulée verte dans le lit du fleuve asséché. De l’appartement je retourne à la Place Manises où je trouve la Calle Serranos qui conduit aux portes de la ville : deux portes reliées par un mur, en très bon état. Je grimpe les trois niveaux (6 étages) pour observer la vieille ville des terrasses et découvrir la ville nouvelle de l’autre côté de l’ancien fleuve : une véritable mer de béton.

Pont des Serranos
Pont des Serranos

Le vieux pont de Serranos enjambe les terrains de foot dans la coulée verte.

Une double ceinture de chaque côté du fleuve est parcourue par une circulation automobile infernale. J’ai pris l’habitude de la ville piétonnière. Je passe le Couvent de la Trinité et j’entre dans le grand Musée des Beaux Arts

L’entrée est décorée sur le thème de Rome : deux immenses tableaux : Le Sac de Rome et Le Dernier Martyr du Colisée qui s’accordent avec les sarcophages romains exposés.

Les retables du 14ème siècle de LLorenc Saragossa (1363-1406) sont magnifiques. Je remarque aussi Sainte Lucie du Maestro de Perez : en plus des dorures le rendu des brocards et des tapisseries est spectaculaire. J’ai vu cet effet il y a longtemps à Bilbao dans une exposition autour de Bermejo. Joan  Reixach (1451-1486) utilise cette même technique dans la Dormition de la Vierge. Vers la fin du 15ème siècle, de délicats paysages en arrière plan viennent remplacer les dorures. J’ai toujours grand plaisir à voir ces peintures anciennes. Il me faudrait beaucoup plus de temps pour examiner une à une les scènes des retables et même de m’arrêter à chaque personnage.

Sorolla
Sorolla

La salle est au nom de Joaquin Sorolla (1863-1923). On y trouve surtout des portraits très expressifs et aussi des marines. L’une d’elle des pêcheurs de Valence me fait penser aux pêcheurs sénégalais sur la plage avec toute cette foule et les barques hissées sur le sable.

Goya
Goya

A l’étage, les collections sont variées : peinture italienne mais surtout peinture espagnole. Les sujets religieux du 17ème et 18ème ne m’attirent pas vraiment, surtout quand la tête de la Vierge est auréolée d’étoiles et qu’une lueur jaune irradie derrière elle. Je remarque un Murillo qui se détache du lot. La salle Goya est intéressante : je photographie des garnements (il me semble que je les avais vus à la Pinacothèque).