ROUTE DE LA SOIE
Merci à Babélio et aux éditions du Rocher pour cette découverte!
Tachkent, le 8 mars 2014, Goulia invite ses amies pour fêter l’anniversaire de sa sœur Chirine. La narratrice Lyane, française, prend des notes pour un futur roman. Au cours de la soirée chacune racontera son histoire singulière
A cette polyphonie se mêleront d’autres destins de femmes : celui de Rano, la jeune fille d’Andijan, traumatisée par le massacre de 2005, dont le mariage arrangé est suspendu à une éventuelle grossesse. Destin flamboyant de Tamara Khanoum, danseuse célèbre du temps de l’Union soviétique, arménienne qui exportait la culture de l’Union soviétique, comme les chœurs de l’Armée rouge, contribua à l’effort de guerre pendant la Seconde Guerre Mondiale. Bibi Khanoum – femme préférée de Tamerlan – construisit pour lui une mosquée gigantesque (que nous avons visitée quelques semaines après la soirée du livre).
Les histoires se mêlent comme les conversations à bâton rompu…
Lyane raconte l’histoire de l’Ouzbékistan, de sa période soviétique qui a marqué toutes les femmes présentes à la fête, de la Perestroïka et de l’indépendance de la République d’Ouzbékistan. Tachkent, grande ville cosmopolite abrita l’intelligentsia russe en 1941 pendant le siège de Léningrad. Les populations sont extrêmement diverses, ouzbeks, russes, tadjiks, coréens, juifs…les religions aussi, si l’Islam est majoritaire, les chrétiens sont aussi présents. mais c’est l’empreinte soviétique qui les unit.
De nombreux problèmes actuels sont abordés, celui de la Mer d’Aral et de la culture du coton, la corruption et l’enrichissement des affairistes et des mafias. En filigrane aussi, le wahhabisme. Le séisme de 1966 n’a pas encore été oublié. C’est à la suite de la reconstruction que Tachkent a doit son urbanisme avec les grandes avenues, les esplanades.
C’est une lecture très agréable et distrayante. Aux paroles des femmes s’ajoute aussi le défilé des plats de ce repas de fête, détails culinaires . J’ai retrouvé des goûts, des images pas encore oubliés. C’est le livre idéal pour préparer un voyage sur la route de la soie!
Moins dramatique que La Fin de l’Homme Rouge d’Svetlana Alexevitch, plus centré sur l’Ouzbekistan que Par les Monts et les Plaines d’Asie Centrale d’Anne Nivat qui sont deux témoignages majeurs.
Un grand merci pour ce beau commentaire. Il me fait très plaisir bien sûr mais j’ai aussi apprécié la finesse de l’analyse et votre belle plume !
Lyane
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@lyane : ravie que mon commentaire vous ait plu. Je fais lire votre livre autour de moi.
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Un beau livre qui a dû te rappeler de bons souvenirs !
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@claudialucia : certes, j’ai gardé un souvenir ébloui d’Ouzbekistan
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