La riviera albanaise de Sarandë à Himarë

CARNET DES BALKANS/ ALBANIE

 

Riviera albanaise

La route longe la côte de la Riviera albanaise. Premier détour à Kakomë suivant un panneau « monastère », la route est large, bien goudronnée mais elle est barrée par un portail fermé. au bout, une très jolie baie. Interdite ? Pourquoi ? Des carcasses de béton abandonnées suggèrent une opération immobilière mais peut être autre chose ; Le café du gardien est encore sur la table, preuve que le site est surveillé. J’emprunte allègrement un chemin de terre et découvre le monastère de Kakomé fleuri de lauriers roses ? Il me faut passer devant un alignement de ruches et une bergerie. Je n’ai pas peur des abeilles mais qui dit bergerie, dit chiens….

Les chèvres sur la route

Le troupeau occupe la route, il y a des centaines de chèvres : vison du Tour de France en peloton serré. Sauf que les chèvres ne sont pas pressées, elles grignotent debout grignotant des branches à plus de 2 m de haut sur les arbres au bord de la route.

On se rapproche de la mer à Lekovë, de la route nous voyons deux jolies plages, une petite séparée de la grande par une butte surmontée par une chapelle blanche à la coupole bleue. On se croirait en Grèce. La route qui descend du village de Lekovë serpente dans maquis. Première baignade dans une eau tiède et limpide.

La seconde sera sur la plage de Barshi , le village est en hauteur sous une citadelle qui coiffe la colline. Bien qu’il fasse partie des « villages perchés à visiter » nous le négligeons pour nous précipiter à la plage que nous parcourons dans toute sa longueur avant d’élire « Luna Mare » tout neuf avec un joli restaurant s encadrées de claustras en bois clair et tables assorties,  une estrade de bois recevra en saison des musiciens et sur la plage, des parasols de paille avec des lits de bois classiques mais aussi d’énormes coussins de billes, rouge, orange ou beige, tout neufs. Ces lits de plage, version coussins sont très confortable, on peut s’y nicher, s’y coucher, lire mais ils ne sont pas adaptés au service d’un repas chaud et impossible pour moi, d’écrire. Prétexte commode pour retarder l’écriture du Journal de bord – après trois semaines assidue, j’ai un coup de mou – je préfère la lecture de F. Maspéro dans Balkans-Transit que j’ai lu à l’occasion du voyage en Bulgarie et que j’ai téléchargé dans la liseuse pour une seconde lecture.

La baignade est idéale, la limpidité de l’eau est extraordinaire, elle est fraîche mais pas trop. Trois bouées jaunes balisent mon parcours. J’aime bien donner des objectifs à mes trempettes. C’est donc une très belle journée de plage 500 lekë pour un parasol et deux lits. Au restaurant il y a du calamar : grillé entier pour Dominique, excellents et risotto-calamar, je suis un peu déçue j’attendais d’autres fruits de mer en accompagnement. Le risotto est très bon ils n’ont pas lésiné sur le caciocavallo.

Riviera albanaise

Vers 16h, après deux chapitres de Balkans-transit et de nombreuses trempettes nous reprenons la route pour découvrir notre Hôtel à Himarë. Himarë est plutôt un village et une petite station balnéaire(cela change de Sarandë) . Personne n’a entendu parler de l’Hôtel British ni chez les marchandes des petits markets assises, devant leur étal de bouées, serviettes et maillots de bain, ni dans les restaurants. On sillonne la ville en voiture, puis à pied. Je finis par trouver : bâtisse d’un étage, rouge sang (couleur maison des cantonniers en Italie). La réception dans l’entrée est un comptoir bas et un banc en skaï, notre hôtesse, en bermuda, ne fait aps très « pro ». Elle note ses réservations sur un cahier au stylo à bille. L’informatique est pourtant arrivée jusqu’à l’entrée (il y a une boutique d’opérateur téléphonique dans la maison) mais pas la Wifi dans la chambre.

Notre chambre est à l’étage, avec la mezzanine on pourrait coucher à 6, la salle d’eau a des carreaux violets une douche sans rideau. Le frigo est efficace. La télévision ne capte que les chaines albanaises, avec des efforts,  peut être grecques…Le climatiseur est débranché. La dame fait des acrobaties pour la brancher, mais la télécommande est capricieuse. Seule originalité : une belle terrasses pour étendre le linge, il fait très chaud, la lessive est un plaisir.

« Sleeping pause », Himarë ne s’éveille qu’après 19h.  Notre hôtel est très bien situé presque sur la promenade, où sont installées les terrasses des cafés, restaurants, « fast-food grecs » avec gyros et souvlakis, des pizzerias, un glacier le long de la belle plage Spilé qu’il faut prononcer à la grecque et non à l’anglaise « spail » jusqu’à ce j’arrive à la grotte (spilé) . Elle a été découverte par des archéologues, son occupation est antérieure au Néolithique. La légende locale dit même qu’il s’agirait de la Grotte de Polyphème. Corfou est tout près, Céphalonie et Ithaque ne sont pas loin , nous sommes en pleine Odyssée !

Dans les cafés on parle grec. Boit-on du raki comme les Albanais ou de l’Ouzo ? Il y a même une place Omonia comme à Athènes. Les agences de voyage vendent des tickets pour Athènes, Corinthe en autobus.

Nous dînons à la pizzeria Sol e Mar en regardant passer les familles avec les poussettes, les vieux et leurs cannes,  jeunes gens et jeunes filles. Himarë est une station familiale loin du tourisme de masse international. Affirmation qu’il convient de nuancer : les plaques d’immatriculation des voitures sont serbes, albanaises, grecques ou kosovares, touristes  balkaniques que je n’arrive pas à différencier des habitants.

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Auteur : Miriam Panigel

professeur, voyageuse, blogueuse, et bien sûr grande lectrice

2 réflexions sur « La riviera albanaise de Sarandë à Himarë »

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